Bertrand II de Provence

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Bertrand II de Provence
Titre de noblesse
Comte de Provence
-
Prédécesseur
Successeur
Biographie
Décès
Famille
Père
Mère
Stephanie Dulcia de Marseille (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Fratrie
Conjoint
Mathilde (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Enfant

Bertrand II de Provence, mort en 1093, fut comte de Provence de 1061 à 1093. Il était fils de Geoffroi Ier, comte de Provence, et d'Etiennette.

Biographie[modifier | modifier le code]

Ses premières années[modifier | modifier le code]

Il apparait en 1057 dans une donation que firent ses parents en faveur de l'abbaye Saint-Victor de Marseille. Il succède à son père en 1061 ou en 1062.

Un comte affaibli[modifier | modifier le code]

Dès son accession, le nouveau comte de Provence est affaibli : il transfère la résidence comtale d'Arles à Tarascon en 1063 et, incapable d'assurer la paix, demande en 1065 aux puissantes familles arlésiennes d'assurer la protection des biens de l'abbaye de Saint-Victor de Marseille. De même, il semble avoir de la difficulté à exercer la justice comtale. Un scribe de l'abbaye de Montmajour écrit en 1067 :

Il n'y a plus de duc ni marquis qui rende droite justice[1].

À la fin des années 1070, dans le cadre de la Querelle des Investitures, Bertrand s’oppose à l’archevêque d’Arles Aicard. Mais en l’espèce, ce conflit d'ordre religieux se double d’un triple problème politique entre le comte et l'archevêque qui à cette époque est aussi un seigneur féodal. Le comte s’oppose à Aicard d'abord à propos de la nomination controversée de Bermond comme abbé de Montmajour[2], ensuite probablement comme le souligne l'historien arlésien Anibert, parce qu'Aicard s'est rapproché dès 1076 du comte de Saint-Gilles, excommunié par le pape et rival du comte de Provence, enfin et surtout parce qu'il redoute la puissance de la famille de l'archevêque, celle des vicomtes de Marseille. En 1078, le comte de Provence recherche donc l'appui du pape en accusant l'archevêque de simonie, puis en 1081, en se plaçant sous la suzeraineté papale[3], renie ses liens de vassalité avec l'empereur du Saint-Empire romain germanique, Henri IV. Le comte de Provence s’aliène alors la ville d’Arles et son archevêque soutenu par le peuple, le clergé, les familles des Baux et des Porcelet et le comte de Saint-Gilles, Raymond IV. L'archevêque d'Arles bénéficie aussi du soutien de sa famille[4], les vicomtes de Marseille qui à partir de 1079 désertent l'entourage du comte Bertran[5].

La fin de sa vie[modifier | modifier le code]

La fin de sa vie est moins connue. Il meurt en 1093. Sa fille étant déjà mariée et dotée, le comté de Provence passa à sa sœur Gerberge, tandis que le titre de marquis de Provence fut repris par Raymond de Saint-Gilles, comte de Toulouse et issu de la branche aînée des comtes de Provence.

Sa descendance[modifier | modifier le code]

De son épouse Mathilde épousée vers 1063[6], dont la famille n'est pas connue, il eut :

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Sources[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Martin Aurell, Jean-Paul Boyer, Noël Coulet - La Provence au Moyen Age, page 22.
  2. Les comtes de Provence considèrent à cette époque cette abbaye comme leur nécropole familiale.
  3. Le 25 août 1081, le comte de Provence Bertrand prend ses distances à l'égard de l'autorité impériale en prêtant serment de fidélité au pape Grégoire VII après lui avoir abandonné son domaine et les églises de son patronage, reniant ainsi son lien de vassalité avec l'empereur.
  4. À l'exception de son oncle, abbé de Montmajour.
  5. Il faudra attendre 1116 pour voir à nouveau un vicomte de Marseille, en l'espèce Pons de Peynier, figurer aux côtés d'un comte de Provence.
  6. Martin Aurell - Actes de la famille Porcelet d'Arles (972-1320) Paris: Comité des travaux historiques et scientifiques. Ministère de la recherche , n°56 p.30.
  7. La date est donnée par la Foundation for Medieval Genealogy qui ne la justifie pas, mais cite une charte du 20 octobre 1146 où elle est encore vivante. Elle n'apparait plus dans les chartes par la suite, notamment dans celle de sa fille Metelline qui renonce en 1152 à l'héritage paternel en faveur de son frère. Si leur mère était encore vivant elle aurait probablement été citée.
  8. Martin Aurell - Actes de la famille Porcelet d'Arles (972-1320) - acte n°61, page 32, où il est précisé qu'en 1083,
    Guilhem Porcelet devient garant du comte Bertran II qui, à l'occasion du mariage de sa fille, s'engage à envoyer dix otages à Bernard Atton IV, vicomte de Nîmes, en garantie d'une dot de cinq mille sous.
  9. Hélène Débax - La féodalité languedocienne: XIe – XIIe siècles : serments, hommages et fiefs dans le Languedoc des Trencavel - Presses Univ. du Mirail, 2003 - (ISBN 285816651X), ici.