Athymhormie

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L'athymhormie (du grec a- privatif, thumos « cœur, sentiment » et hormé « élan, essor ») , ou syndrome athymhormique[1],[2] est un désordre de la motivation. Les symptômes comprennent une perte ou une réduction de désir ou d'intérêt envers des motivations qui étaient propres au patient, une perte d'élan et d'envie de satisfaire ses désirs, de curiosité, de goûts et de préférences et une perte de tout affects, de tout sentiment. Cependant, ces phénomènes ne sont pas accompagnés par les symptômes caractéristiques de la dépression et pas nécessairement par d'autres anomalies notables de la fonction intellectuelle ou cognitive.

C'est aussi un terme utilisé en sémiologie psychiatrique pour désigner le déficit fondamental observé dans la schizophrénie, qui est la perte de l'élan vital[3]. L'athymhormie fait partie du syndrome dissociatif, l'un des éléments constitutifs du trépied diagnostique de la schizophrénie[3], avec le repli autistique et le délire paranoïde. L'athymhormie dans la schizophrénie hébéphrénique est représentée par la froideur émotionnelle, l'inertie, l'inaffectivité.

Le terme a été créé en 1922 par Maurice Dide et Paul Guiraud[3]. L'athymhormie réalise une atteinte globale et primitive de la vigueur du Moi.

L'athymhormie est également une des manifestations de la démence vasculaire[4] ou de certaines lésions cérébrales[5].

Causes[modifier | modifier le code]

La cause de cet état est hypothétisée comme résultant de dysfonctionnements du cortex préfrontal, des ganglions basaux (striatum et pallidum), du noyau thalamique dorsomédian, ainsi que des noyaux dopaminergiques mésencéphaliques. Ces voies nerveuses, impliquées dans les fonctions exécutives et la motivation, sont désignées sous le terme de "système hormothymique".

Par exemple, le "syndrome PAP" (perte d'autoactivation psychique) décrit par le neurologue Dominique Laplane en 1982 est lié à un endommagement des ganglions basaux ou du lobe préfrontal. Il se distingue de la dépression par l'absence de tristesse et de pensées négatives, les patients se plaignant plutôt d'une absence de pensées, positives ou négatives.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. « Athymhormique-syndrome ou athymhormie », sur Cabinet Meimon Nisenbaum (consulté le ).
  2. « Dictionnaire médical de l'Académie de Médecine », sur dictionnaire.academie-medecine.fr (consulté le ).
  3. a b et c Jean-Pierre Luauté et Olivier Saladini, « Le concept français d'athymhormie de 1922 à nos jours », Revue canadienne de psychiatrie, no 46,‎ , p. 639–646 (lire en ligne).
  4. « Les démences vasculaires - Quelles sont les manifestations d'une démence vasculaire ? », sur Figaro Santé (consulté le ).
  5. « Neurologie de l’action et de la motivation : de l’athymhormie à l’hyperactivité »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), sur resodys.org, (consulté le ).

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • M. Habib, « Apathie, aboulie, athymhormie : vers une neurologie de la motivation humaine », in Revue de neuropsychologie, 1998, vol. 8, no 4, p. 537-586

Filmographie[modifier | modifier le code]

  • Athymhormie schizophrénique, film documentaire réalisé par Éric Duvivier, CECOM Europe, Lorquin ; CNASM, 1998, 13 min (VHS)