Aristoloche

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Aristolochia

Les aristoloches Écouter (genre Aristolochia) sont des plantes de type liane ou des plantes herbacées , de la famille des Aristolochiacées, qui comprend plus de 500 espèces.

Histoire[modifier | modifier le code]

Étymologie[modifier | modifier le code]

Le médecin et botaniste grec Dioscoride, au Ier siècle apr. J.-C., donne clairement le sens du nom aristoloche en grec ancien : « L'aristoloche tire son nom du fait qu'elle passe pour exceller à faciliter les accouchements »[1]. Le nom vient du grec ἄριστος - aristos, « excellent », et λοχεία - lokhia, « accouchement »[2]. C'est d’Aristolochia clematitis que l'acide aristolochique tire son nom : c'est une substance fortement toxique et cancérigène, particulièrement dangereuse pour les reins[3].

Description[modifier | modifier le code]

Théophraste, au IIIe siècle av. J.-C., parle de l’aristoloche dans son ouvrage Histoire des plantes : au livre IX, il commente sa couleur, son goût, et son odeur, ainsi que ses vertus médicinales, en somnifère, ou emplâtre contre les morsures de serpent, puis il parle de sa durée de conservation, et la décrit de sa racine à ses feuilles dans le dernier paragraphe du dernier chapitre[4].

Ce sont des plantes vivaces, souvent grimpantes, à racine tubéreuse pour de nombreuses espèces. Leur taille est très variable selon les espèces allant de quelques centimètres à plusieurs mètres de haut. Les feuilles sont alternes, simples, entières. Les fleurs poussent latéralement, à l'aisselle des feuilles. Elles sont tubulées (tube droit ou courbé, renflé à la base), se prolongeant par une langue unilatérale. Six étamines soudées au style forment une colonne (gynostème). Ovaire infère. Les fruits sont des capsules.

Habitat et répartition[modifier | modifier le code]

La plupart des espèces sont originaires des régions tropicales et méditerranéennes, même si on en trouve quelques-unes des régions tempérées de l'Hémisphère nord, souvent en zones boisées. En France continentale sept espèces sont répertoriées: Aristolochia clematitis, A. rotunda, A. pistolochia, A. pallida, A. paucinervis, A. sempervirens et A. clusii,, auxquelles s'ajoute A. tyrrhena en Corse.

Beaucoup d'espèces sont vigoureuses, voire envahissantes. C'est le cas de l'Aristolochia littoralis, introduite en Australie, qui étouffe la végétation indigène et empoisonne les chenilles d'un papillon, l'ornithoptère Troides priamus, lequel pond ses œufs sur cette plante en la confondant avec la comestible Pararistolochia praevenosa.

En France, les feuilles d'Aristoloches nourrissent les chenilles des papillons Diane (Zerynthia polyxena) et Proserpine (Z. rumina).

Principales espèces[modifier | modifier le code]

L'Aristoloche siphon (Aristolochia macrophylla) est appréciée comme plante grimpante ornementale à grandes feuilles.
  • Flore de France (d'après Tela-botanica)


  • Flore brésilienne


  • Autre origines

Liste d'espèces[modifier | modifier le code]

Selon The Plant List[5] :

Espèces valides[modifier | modifier le code]

Nomenclatures taxonomiques non résolues[modifier | modifier le code]

Faune associée[modifier | modifier le code]

Des papillons de jour (rhopalocères) de la famille des Papilionidae ont des aristoloches comme plantes hôtes de leurs chenilles. Les chenilles emmagasinent ainsi des produits qui les rendent toxiques pour les prédateurs ce qui les protège au stade de chenille comme au stade d'imago. Les plus connus sont du genre Archon, dont Archon apollinus, le Faux Apollon, du genre Zerynthia : la Diane, (Zerynthia polyxena) et la Proserpine (Zerynthia rumina), du genre Allancastria dont le Thaïs balkanique (Allancastria cerisyi), du genre Parides et du genre Troides dont Troides alexandrae, le plus grand papillon connu au monde.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Dioscoride, Materia Medica, 3, 4.
  2. Notice de Dioscoride sur l'aristoloche sur Pl@ntUse
  3. Plantes chinoises et atteintes rénales sur le site de l'AFSSAPS
  4. Amigues 2010, p. 363, 364, 365, 369, 385
  5. « Myrsine — The Plant List », sur www.theplantlist.org (consulté le )

Liens externes[modifier | modifier le code]

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Bibliographie[modifier | modifier le code]

Aristolochia eriantha.
Aristolochia ringens - Muséum de Toulouse
Aristolochia sp.
Muséum de Toulouse.