Argas

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Argas
Description de cette image, également commentée ci-après
Argas reflexus, tique du pigeon biset européen.
Classification
Règne Animalia
Embranchement Arthropoda
Sous-embr. Chelicerata
Classe Arachnida
Sous-classe Acari
Super-ordre Parasitiformes
Ordre Ixodida
Famille Argasidae

Genre

Synonymes

  • Carios Latreille, 1796
  • Ogadenus Pospelova-Shtrom, 1946
  • Euargas Filippova, 1964
  • Persicargas Kaiser, Hoogstraal & Kohls, 1964
  • Microargas Hoogstraal & Kohls, 1966

Argas est un genre de tiques de la famille des Argasidae.

Distribution et habitat[modifier | modifier le code]

Les espèces de ce genre sont surtout trouvées dans les zones chaudes voire arides.

Elles pourraient donc voir leur aire de répartition grandir avec le réchauffement climatique. Par exemple Argas reflexus est maintenant observée en Europe centrale, sans doute introduite ou apportée par des oiseaux (souvent associée aux pigeons[1]). Or de manière inattendue, cette tique molle résiste mieux et plus longtemps au gel que des tiques européennes telles que Ixodes ricinus[2].

Pathogénicité[modifier | modifier le code]

Argas sp.

Ces tiques sont porteuses et vectrices de virus et bactéries pathogènes pour de nombreux animaux et parfois pour l'Homme.

Elles transportent et inoculent parfois des virus, des bactéries, des protozoaires ou des nématodes qui ont souvent coévolué avec elles.

Allergénicité[modifier | modifier le code]

Des réactions allergiques sont souvent constatées. Ce sont probablement des réactions du système immunitaire face aux anticoagulants et aux enzymes salivaire injectés par la tique. Elles vont de l'envenimation du point de morsure à une crise allergique, parfois violente et brutale allant jusqu'au choc anaphylactique, souvent récidivant[3] (Ex : pour 12 cas faisant suite à des morsures d' Argas reflexus rapportés par J.C. Bessot et al.[3] ont été accompagnés de manifestations cutanées ou muqueuses (12 cas/12), de troubles respiratoires (8 cas), digestifs (6 cas), et cardio-circulatoires (12 cas), ayant abouti dans 8 cas à une perte de connaissance et envoi en service de réanimation.

La piqure se fait souvent de nuit[3], en saison chaude[3] et la présence de pigeons dans l'environnement immédiat peut orienter le diagnostic[3].

Spécificité comportementale rare[modifier | modifier le code]

Toutes les tiques étaient considérées comme n'ayant aucun comportement maternel, mais une première exception (transport de larves sur l'opisthosoma) a été observée chez Antricola marginatus[4] puis chez deux autres espèces d'argasidae : Argas (Argas) striatus et Argas (Secretargas) transgariepinus ; avec en outre un comportement inattendu de couvaison des œufs chez cette dernière espèces (A. (S.) transgariepinus) qui possède aussi une structure unique sur la partie ventrale de son abdomen (chez la femelle uniquement)[4]. Ce comportement pourrait être une adaptation évolutive (peut être lié à la présence de pulvilli sur les larves) ou être la conservation d'un trait ancestral disparu chez les autres genre et espèces de tiques[4].

Liste des espèces[modifier | modifier le code]

Selon Guglielmone et al., 2010[5] :

Publication originale[modifier | modifier le code]

  • Latreille, 1795 : Observations sur la variété des organes de la bouche des tiques, et distribution méthodique des insectes de cette famille d'après les caractères établis sur la conformation de ces organes. Magasin Encyclopédique, ou Journal des Sciences, des Lettres et des Arts, Paris, vol. 4, p. 15-20.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Argas reflexus Perez-Eid, C., & Gilot, B. (1998) Les tiques: cycles, habitats, hôtes, rôle pathogčne, lutte. Médecine et maladies infectieuses, 28(4), 335-343.
  2. Dautel & Knülle, 1997 : Cold hardiness, supercooling ability and causes of low-temperature mortality in the soft tick, Argas reflexus, and the hard tick, Ixodes ricinus (Acari: Ixodoidea) from Central Europe. Journal of Insect Physiology, vol. 43, n. 9, p. 843-854 doi:10.1016/S0022-1910(97)00025-5
  3. a b c d et e Bessot, Kopferschmitt, de Blay, Dietemann, Nirrengarten, Hutt, Le Coz, Bouzouba, Sainte-Laudy & Pauli, 1997 : Chocs anaphylactiques après morsure de tiques de pigeon (Argas reflexus). À propos de douze cas ; Revue Française d'Allergologie et d'Immunologie Clinique, vol. 37, n. 4, p. 431-437
  4. a b et c (en) Ronel Pienaar, Daniel G. de Klerk, John F. Putterill et Ben J. Mans, « Notes on maternal behaviour in soft ticks: Specifically observed in Argas (Argas) striatus Bedford, 1932 and Argas (Secretargas) transgariepinus White, 1846 », Ticks and Tick-borne Diseases, vol. 9, no 4,‎ , p. 889–895 (DOI 10.1016/j.ttbdis.2018.03.020, lire en ligne, consulté le )
  5. Guglielmone, Robbins, Apanaskevich, Petney, Estrada-Pena, Horak, Shao & Barker, 2010 : The Argasidae, Ixodidae and Nuttalliellidae (Acari: Ixodida) of the world: a list of valid species names Zootaxa, n. 2528, p. 1–28

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • (en) Mans, Andersen, Schwan & Ribeiro, 2008 : Characterization of anti-hemostatic factors in the argasid, Argas monolakensis: Implications for the evolution of blood-feeding in the soft tick family. Insect Biochemistry and Molecular Biology, vol. 38, no 1, p. 22-41.

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]