Arbre à clous

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L'arbre à clous de Herchies (Belgique).
Détail du chêne à clous de Havré (Belgique).

Un arbre à clous est un type d'arbre votif, une forme de dendrolâtrie qui se rencontre particulièrement en Belgique, mais aussi dans d'autres régions, comparable aux arbres à loques ou à chiffons. Sa réputation se fonde sur l'ancienne croyance populaire qui estimait qu'un mal physique (son mauvais esprit), principalement les maux de dents et les maladies de la peau, pouvait, par un processus rituel, être extirpé du corps et cloué à un arbre. L'élimination du mauvais esprit entraînait ainsi la guérison[1].

La présence des arbres à clous rappelle aujourd'hui une des dernières survivances de rites antiques issus de diverses formes de paganisme, progressivement remplacés par d'autres symboles du catholicisme. Ils sont aussi remarquables par les missions et rôles curieux que leur ont assignés les hommes[1].

Localisation de quelques arbres à clous[modifier | modifier le code]

Autriche[modifier | modifier le code]

Belgique[modifier | modifier le code]

En 2003, ont été recensés 33 arbres à clous en province de Liège, 8 en province de Hainaut, 7 en province de Namur, 4 en province de Luxembourg, 4 en province de Brabant et 3 en Flandre[2].

Province de Hainaut[modifier | modifier le code]

  • Gilly : tilleuls de Soleilmont
  • Havré : chêne « pouilleux »
  • Herchies : chêne Saint-Antoine (appelé localement el quêne à claus), classé en 1985
  • Ostiches : chêne Saint-Pierre
  • Stambruges : robinier de la chapelle de l'Arcompuch; abattu par le vent en 2009[3], le robinier a été remplacé dans la ferveur populaire par un chêne croissant à proximité immédiate

Province de Liège[modifier | modifier le code]

Le tilleul clouté du Coftice à José (Battice) au début du XXe siècle

Province du Limbourg[modifier | modifier le code]

Province du Luxembourg[modifier | modifier le code]

Province de Namur[modifier | modifier le code]

Arbre à clous de Han-sur-Lesse.

France[modifier | modifier le code]

Ain[modifier | modifier le code]

Tilleul à clous de la place Saint-Quiriace à Provins.

Île-de-France[modifier | modifier le code]

  • Provins : tilleul de la place Saint-Quiriace

Loire-Atlantique[modifier | modifier le code]

Nièvre[modifier | modifier le code]

Territoire de Belfort[modifier | modifier le code]

Lot[modifier | modifier le code]

Pays-Bas[modifier | modifier le code]

  • Gemert : un chêne, disparu au Moyen Âge
  • Gieten : arbre disparu
  • Yde : 2 breukenbomen

Galerie[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a et b « Wallonie, fais-moi peur ! »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), sur sonuma.be, (consulté le ).
  2. Sanglan 2003, p. 206 et 208.
  3. Laurence Journé et Maxime Soyez, « Stambruges : un arbre pour des clous ! - »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), sur Notélé, Télévision de la Wallonie picarde, (consulté le ).
  4. Herve, blog. « Tilleul clouté du Coftice ».
  5. volkskunde Limburg « Spijkers om te genezen ».
  6. La croix des Combes « Église romane de Tohogne – Aux environs (Les croix, grotte et chapelle) ».
  7. a et b Sébillot 1904.
  8. Krapo arboricole « Chêne aux clous du Pâtisseau, Bonnœuvre (Loire-Atlantique) ».

Annexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Paul Collet, « L'arbre à clous de Soleilmont » (dessin), dans Almanach wallon, 1924 (2), p. 112-113.
  • E. Godefroid, « Un vestige de la religion primitive : Le tilleul cloué de Gilly », dans La Vie wallonne, III, , p. 70-72.
  • Pierre Koumoth, Mémoires d’une région, III : Tilleuls et croyances religieuses dans la province de Liège : Inventaire et essai d’interprétation, Verviers, La Dérive, 1994, 299 p.
  • B. Loots, Les Derniers Arbres fétiches de Wallonie, Neufchâteau, Weyrich, 2003.
  • Adrien de Mortillet, « Vœux à des arbres et à des buissons. Étoffes et papiers votifs », dans Bulletins et Mémoires de la Société d'anthropologie de Paris, 1889, vol. 12 no 12, p. 112-119. Texte en ligne sur Persée.
  • Paul de Saint-Hilaire, Les Saints guérisseurs : Entre la mer du Nord et les Ardennes : Guide de leurs attributs et symboles, Bruxelles, Sympomed Edimed, 1991, 263 p.
  • Paul Sanglan, « L'arbre guérisseur », dans Guérisseurs d'hier et d'aujourd'hui, Bastogne, Musée en Piconrue, , p. 202-213
  • Olivier Schmitz, « Les "arbres à clous" de Wallonie : Quelques remarques concernant une pratique apparemment archaïque », dans Enquêtes du Musée de la Vie wallonne, 2002-2004, t. 20, n°241-244, p. 417-435.
  • (nl) J. Schuyf, Heidens Nederland : Zichtbare overblijfselen van een niet-christelijk verleden, Stichting Matrijs, 1995.
  • Paul Sébillot, Le Folklore de France, t. 3 : La Faune et la Flore, Paris, rééd. 1985), , p. 68-69.
  • S. Zaborowski, « Les clous votifs », dans Bulletins et Mémoires de la Société d'anthropologie de Paris, 1919, vol. 10 no 10, p. 108-116. Texte en ligne sur Persée.

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

Sur les autres projets Wikimedia :

  • Herchies « Herchies, Passé et Présent... Les Arbres ».
  • Luzech, blog Michel Luzech, « Abres à loques, arbres à clous ».
  • M. Maurou « Arbres, chapelles à loques ».