Apports des Étrusques aux Romains

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Fibule étrusque du VIIe siècle av. J.-C.

Les apports des Étrusques aux Romains sont les traits de la culture étrusque qui sont passés dans celle de la Rome antique.

Si beaucoup de traits de la culture étrusque émanent des coutumes et rites phéniciens, égyptiens et surtout grecs, leur originalité les rend remarquables surtout dans leur assimilation par le monde romain qui a longtemps eu une audience plus forte, même chez les historiens[1].

Urbanisme[modifier | modifier le code]

Les Étrusques connaissaient l'urbanisme avant les Latins à Rome, et ce sont eux qui organisent les villages et les tribus du bord du Tibre dans ce qui deviendra la ville de Rome, vers le début du VIe siècle av. J.-C.[2]. Ils apportent également aux Latins des innovations dans :

Organisation sociale[modifier | modifier le code]

  • le Kalendae, le calendrier et les semaines, les mois, les ides au milieu du mois lunaire ; le marquage par un clou, dans un mur du temple, des années écoulées,
  • les institutions sacrées,
  • l'enceinte sacrée de la ville, le pomerium,
  • le système des noms de famille : formule onomastique à deux membres, prénom et nom (importance du groupe familial) ; il préfigure le système romain, le tria nomina, à trois éléments (le praenomen, le nomen et le cognomen),
  • les collèges sacerdotaux,
  • les archives,
  • le conseil fédéral,
  • la culture des vignobles.

Art funéraire[modifier | modifier le code]

  • Les bas-reliefs historiés à thème mythologique des sarcophages

Écriture[modifier | modifier le code]

La guerre[modifier | modifier le code]

Organisation militaire[modifier | modifier le code]

Équipement[modifier | modifier le code]

Rituels[modifier | modifier le code]

Jeux[modifier | modifier le code]

Le triomphe[modifier | modifier le code]

Les insignes du pouvoir[8] :

Architecture[modifier | modifier le code]

  • l'ordre toscan
  • le principe du temple issu du templum
  • les premiers monuments à Rome,
  • l'art de la terre cuite pour la décoration murale extérieure (comme les antéfixes) ou intérieure (plaques à bas-reliefs).
  • Inventions étrusques omniprésentes dans l’architecture impériale :
    • arc en plein cintre et la voûte en berceau reposant sur des piliers ou pied droits (imposte)
    • encadrement par colonne ou pilastre semi-engagés
    • entablement monolithe faisant simplement décharge

Les rites sociaux de la vie quotidienne[modifier | modifier le code]

Religion[modifier | modifier le code]

L'historien des religions Georges Dumézil souligne que la religion romaine ne doit pas autant à l'Étrurie qu'il est usuel de le dire. L'apport étrusque aussi ancien qu'il ait pu se produire n'a fait qu'enrichir un système de croyances et de rites déjà bien structuré sans le modifier notablement[9].

Art divinatoire[modifier | modifier le code]

Le Foie de Plaisance
  • L'examen des entrailles d'un animal sacrifié : hépatoscopie à partir d'un modèle en bronze (comme le foie de Plaisance), décryptant l'objet en secteurs attribués aux divinités.
  • L'examen des phénomènes naturels dans le ciel : la brontoscopie, et le vol des rapaces, observé et décodé depuis le temple découpant le ciel en secteurs attribués aux divinités
  • La conjuration des prodiges, les phénomènes naturels se passant lors de circonstances inhabituelles (foudre par ciel clair, mort subite sans cause apparente...)
  • La pratique du templum pour déterminer les emplacements sacrés, en particulier des temples et des villes.

Le Panthéon[modifier | modifier le code]

Les objets de la vie quotidienne[modifier | modifier le code]

Préparation du vin[modifier | modifier le code]

  • L'Infundibulum, filtre à vin largement utilisé par les Grecs puis les Romains.

Habillement[modifier | modifier le code]

  • la fibule, utilisée dès la période orientalisante (VIIe siècle av. J.-C.)
  • La toge taillée en demi-cercle
  • les chaussures montantes à courroies dites tyrrhéniennes

Mobilier[modifier | modifier le code]

  • le travail du bronze pour les candélabres ou les tables à trois pieds.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Jean-Paul Thuillier, Les Étrusques, la fin d'un mystère, Paris, Gallimard, coll. « Découvertes », , 160 p. (ISBN 2-07-039572-3, EAN 978-2070395729).
  2. Marcel le Glay, Yann le Bohec et Jean-Louis Voisin, Histoire romaine, Presses universitaires de France, coll. « Quadridge Manuels », , 587 p. (ISBN 978-2-13-055001-3), p. 32.
  3. Jean Peyras, « Le vocabulaire militaire des arpenteurs latins du Haut-Empire », dans Jean Peyras, Les vocabulaires techniques des arpenteurs romains : Actes du colloque international (Besançon, 19-21 septembre 2002), vol. 993, Besançon, Institut des sciences et techniques de l'Antiquité, coll. « ISTA », (lire en ligne), chap. 1, p. 137-148
  4. Jean-Marie Pailler, Rome antique, Paris, Éditions Jean-Paul Gisserot, coll. « Gisserot-Histoire », , 124 p. (ISBN 2-87747-394-5, BNF 37099760, lire en ligne), p. 96.
  5. Yves Liébert, Regards sur la truphè étrusque, Limoges, Presses universitaires de Limoges (Pulim), , 353 p. (ISBN 2-84287-411-0, EAN 978-2842874117, lire en ligne), p. 136.
  6. Les cimiers et boucliers avec emblèmes - existaient déjà dès le VIIe-VIIIe siècle av. J.-C. et d'après Hérodote furent inventés par les Cariens : Hérodote, Histoires, I, 171 (éd. La Pléiade, p. 121, trad. A. Barguet) : « Les Cariens ont passé des îles sur le continent : autrefois sujets de Minos sous le nom de Lélèges, ils habitaient les îles. (…) On leur doit trois inventions que les Grecs ont adoptées : ils ont enseigné à mettre des crinières au sommet des casques, des insignes sur les boucliers, et, les premiers, ils ont muni les boucliers de courroies où passer le bras. »
  7. Nicolas de Damas : « sur l'origine étrusque de la gladiature romaine » in Raccolta di contributi in memoria di Ettore Lepore, sous la direction de A. Mele, Naples
  8. Dominique Briquel, La Civilisation étrusque, Paris, Fayard, coll. « Histoire », , 353 p. (ISBN 2-213-60385-5, EAN 9782213603858), p. 149-150.
  9. Georges Dumézil, La religion romaine archaïque, Paris, Payot, coll. « Bibliothèque historique », , 2e éd., 708 p. (EAN 978-2-228-89297-1), p. 611.

Annexes[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]