Alexandre Méchin

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Alexandre Méchin
Le Baron Méchin, lithographie de Pierre François Ducarme.
Fonctions
Préfet du Nord
-
Préfet d'Ille-et-Vilaine
Préfet du Calvados
-
Préfet de l'Aisne
-
Préfet de la Roer
-
Préfet des Landes
-
Conseiller d'État
Député français
Biographie
Naissance
Décès
Nationalité
Activités
Autres informations
Archives conservées par
Archives nationales (F/1bI/167/15)[1]Voir et modifier les données sur Wikidata
signature d'Alexandre Méchin
Signature

Le baron Alexandre Edme Méchin est un haut fonctionnaire et homme politique français né à Paris le et mort à Paris le .

Biographie[modifier | modifier le code]

Fils d'un commis au ministère de la Guerre, Alexandre Méchin fut un partisan de la Révolution française, s'enrôlant parmi les Jacobins en 1790 avant de se rapprocher des Girondins, ce qui lui valut d'être proscrit le . Il rentra en France après le 9 thermidor et suivit Fréron dans sa mission dans le Midi en l'an III (octobre 1795). À son retour à Paris, il fut nommé chef de cabinet du ministre de l'Intérieur, Pierre Bénézech.

En juillet 1798, il fut envoyé à Malte pour remplacer Michel Regnaud de Saint-Jean d'Angély comme commissaire du Directoire exécutif. Mais, alors qu'il rejoignait ce poste, en compagnie de sa femme, Mme Raoulx, qui avait la réputation d'être une des plus belles personnes de son temps, il fut arrêté à Viterbe au cours d'une émeute. Il a laissé un Précis de mon voyage et ma mission en Italie dans les années 1798 et 1799 et relation des événements qui ont eu lieu à Viterbe depuis le jusqu'au suivant (1808) [2]. En 2009, une copie manuscrite de ces mémoires a été trouvée à Viterbe, chez la collectionneuse de Maria Teresa Anselmi. Le manuscrit, rédigé en italien par Méchin lui-même, a été publié à nouveau [3]. Il a également fait une traduction des Satires de Juvénal en vers français (1817) [4]

Rentré en France, il fut successivement préfet des Landes (an VIII), de la Roër (an X), de l'Aisne (an XIII), du Calvados (1810). Le , il fut créé baron de l'Empire. Il fut révoqué lors de la première Restauration en 1814, et, selon Laurent Esnault (Mémoires sur Caen, année 1814), « ne fut point regretté ; depuis l'insurrection pour les grains, il était généralement détesté ».

Il fut nommé préfet d'Ille-et-Vilaine pendant les Cent-Jours le , avant d'être à nouveau révoqué après Waterloo.

En 1816, il ouvrit une maison de banque, puis se fit élire député libéral par le grand collège de l'Aisne en 1819[5]. Il fut réélu le dans le 4e arrondissement électoral de l'Aisne (Soissons)[6] et le [7].

Brillant orateur, il fut l'un des opposants les plus virulents aux gouvernements de la Restauration, et singulièrement au ministère Villèle, votant contre les lois d'exception, contre la nouvelle loi électorale, contre la conversion des rentes. Il se lia avec le général Sébastiani, comme lui ancien dignitaire de l'Empire et élu de ce département, et familier du Palais-Royal. Méchin fut sans doute l'un des premiers à imaginer de placer le duc d'Orléans sur le trône d'une monarchie constitutionnelle refondée. Dès 1823, alors que l'expédition d'Espagne risque, selon lui, d'entraîner la chute des Bourbons de la branche aînée, il évoquait auprès de Stanislas de Girardin l'idée de confier au duc d'Orléans la lieutenance générale du royaume, « en vertu d'un vœu émis par une partie des chambres et un certain ordre de militaires, de fonctionnaires et de citoyens »[8]. C'était, à quelque chose près, le schéma qui serait mis en œuvre en 1830.

Après avoir voté l'adresse des 221 contre le ministère Polignac, Méchin se précipita au Palais-Royal pour annoncer son adoption. Il fut réélu le [9]. Participant à la Révolution de Juillet, il fut l'un de ceux qui appuyèrent la proposition de François Guizot de créer une commission municipale provisoire chargée d'administrer la capitale le . Le 30 juillet, il fut l'un de ceux qui se rendirent au château de Neuilly afin d'adjurer le duc d'Orléans d'accepter la lieutenance générale du royaume, à laquelle l'appelaient les députés.

Il fut alors nommé préfet du Nord et soumis, pour cette raison, à réélection le , il vit son mandat confirmé[10]. Il ne se représenta pas lors des élections de 1831 et fut nommé conseiller d'État. Il fut mis à la retraite le .

Il a donné une traduction en vers des Satires de Juvénal (1827). Il est enterré au cimetière de Saint-Denis.

Notes[modifier | modifier le code]

  1. « https://www.siv.archives-nationales.culture.gouv.fr/siv/UD/FRAN_IR_001513/d_841 » (consulté le )
  2. Texte intégral sur la base Gallica
  3. Éditions Archeoares - titre Memorie. La resistenza viterbese nel biennio repubblicano (1798-1799), édité par Fernando Funari Edizioni Archeoares
  4. Jules Lacroix, Satires de Juvénal et de Perse: traduites en vers français, 1846, introduction, p xiii en ligne
  5. 573 voix sur 1 089 votants et 1 495 inscrits
  6. 208 voix sur 404 votants et 443 inscrits contre 193 à M. de Nicolaï
  7. 195 voix sur 295 votants et 343 inscrits contre 73 à M. Morel, président de tribunal, et 18 au comte de Labédoyère
  8. cité par Guy Antonetti, Louis-Philippe, p. 551
  9. 251 voix sur 344 votants et 388 inscrits contre 68 au comte de Chamisso
  10. 268 voix sur 342 votants

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]