Affaire François Chenu

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L’affaire François Chenu est le meurtre homophobe de François Chenu, 29 ans, au Parc Léo-Lagrange de Reims dans la nuit du 13 au .

Description[modifier | modifier le code]

Trois skinheads, dont un mineur de 16 ans, ont agressé avec une extrême violence un homosexuel choisi au hasard pour « casser du pédé[1] ». Ils ont ensuite laissé François Chenu pour mort dans l'eau[2], où il mourra noyé, en emportant son portefeuille et son téléphone portable. Les parents des agresseurs, auxquels ils racontent les faits, brûlent le portefeuille et les papiers d'identité, mais utilisent le téléphone portable de la victime, ce qui permettra de trouver leur fils mineur et ses complices[1]. Lors de l’enquête, les policiers découvrent des bibelots nazis chez un des accusés[2], ainsi que des liens avec Mickaël Freminet, condamnée dans l'affaire Brahim Bouarram[2],[3].

Le , les meurtriers sont condamnés à des peines de 20 (pour les majeurs) et 15 ans (pour le mineur) de réclusion criminelle. Les parents du mineur ont également été condamnés, pour destruction de preuves (l'un à 2 ans de prison et l'autre à 30 mois)[4],[5].

Les parents Chenu ont par la suite écrit aux condamnés, et ont établi une correspondance avec le plus jeune d'entre eux[6]. Cette démarche a donné lieu à la création de l'Association nationale de la justice réparatrice.

Postérité[modifier | modifier le code]

Cette affaire est racontée par le documentaire Au-delà de la haine (2005) d'Olivier Meyrou, sorti en 2006[7],[8].

Tous les , à l'occasion de la Journée mondiale contre l'homophobie, l'association EX Aequo Reims, une association venant en soutien des personnes homosexuelles et luttant toute forme de discrimination fondée sur les mœurs, rend hommage à François Chenu[9]. Une plaque a été posé dans le parc en hommage au défunt[10].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a et b « Reims : arrestation des auteurs présumés du parc Léo Lagrange », Têtu, 24 octobre 2002.
  2. a b et c Marc Pivois, « Faute de «casser de l'Arabe», ils s'étaient «fait un pédé». », Libération,‎ (lire en ligne, consulté le )
  3. Mathieu Livoreil, « Ces procès marquants (série, 5/5): Me Chopplet, aux côtés de la famille de François Chenu, victime de l’homophobie », L'Union,‎ (lire en ligne, consulté le )
  4. « Affaire Chenu : les skinheads rémois écopent du maximum requis », Têtu, 8 octobre 2004.
  5. « Prison ferme pour les skins homophobes », L'Obs,‎ (lire en ligne, consulté le )
  6. Marie-Sarah Bouleau, « Quand les victimes tendent la main aux condamnés », Le Figaro,‎ (lire en ligne, consulté le )
  7. Thomas Sotinel, « "Au-delà de la haine" », Le Monde,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  8. Marie-Noëlle Tranchant, « Leçon d'humanité », Le Figaro,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  9. « A Reims, l’association Exaequo n’oublie pas François Chenu », L'Union, (consulté le ).
  10. « VIDÉO. Hommage à Reims à François et Paula, victimes «de la haine et de la peur de la différence» », L'Union,‎ (lire en ligne, consulté le ).