28e régiment interarmes d'outre-mer

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28e régiment interarmes d'outre-mer
Image illustrative de l’article 28e régiment interarmes d'outre-mer
Insigne régimentaire du 28e régiment interarmes d'outre-mer.

Création 1941
Dissolution 1962
Pays Drapeau de la France France
Branche Armée de terre
Type Régiment interarmes des troupes de marine
Rôle Infanterie et cavalerie blindée
Garnison Ouagadougou
Bobo-Dioulasso
Ancienne dénomination 8e régiment colonial interarmes (1957-1958)
Détachement motorisé autonome no 2 (1947-1957)
Groupe mobile du centre AOF (1946)
Groupe mobile colonial (1941-1946)
Guerres Guerre d'Ifni
Guerre du Cameroun

Le 28e régiment interarmes d’outre-mer (28e RIAOM) est un régiment des troupes de marine de l'Armée française, en garnison en république de Haute-Volta. Créé comme groupe mobile de l'Afrique-Occidentale française pendant la Seconde Guerre mondiale, il devient après-guerre un détachement motorisé autonome puis un régiment interarmes en 1957.

Création et différentes dénominations[modifier | modifier le code]

  •  : création du groupe mobile colonial d'AOF
  •  : renommé groupe mobile du centre AOF
  •  : devient détachement motorisé autonome no 2 (DMA no 2)
  •  : devient 8e régiment colonial interarmes (8e RCIA)
  •  : renommé 28e régiment interarmes d’outre-mer
  •  : dissolution

Historique[modifier | modifier le code]

Seconde Guerre mondiale[modifier | modifier le code]

Le [1], un groupe mobile est constitué au sein de l'Armée d'armistice, fidèle au régime de Vichy, pour faire face à l'Afrique française libre ralliée au général de Gaulle[2]. Le groupe mobile, principalement stationné à Ouagadougou mais réparti en Haute-Côte d'Ivoire (ex-Haute-Volta) et au Soudan français, est la seule unité française de la région dotée de véhicules motorisés[3]. Le groupe mobile est structuré par le 8e régiment de chasseurs d'Afrique, formé en au Maroc sous le nom de 8e groupe autonome de chasseurs d'Afrique, et installé à Ségou (poste de commandement), Dosso, Bobo-Dioulasso, Bamako, Kayes et Sikoro. Les cavaliers et leurs automitrailleuses (Berliet VUDB et Laffly S15TOE) sont renforcés par des tirailleurs sénégalais[4].

De 1946 à 1957[modifier | modifier le code]

En août 1946, le groupe mobile est renommé groupe mobile du centre AOF. Il prend le nom de détachement motorisé autonome no 2 le [1], stationné à Bobo-Dioulasso[5].

Un DMA compte alors en théorie 840 marsouins et 980 tirailleurs sénégalais, répartis dans une compagnie de commandement, un bataillon d'infanterie portée, un escadron de reconnaissance blindé, une batterie d'artillerie tractée, une compagnie du génie, un détachement de transmissions, une compagnie de transport, un escadron de réparation, une compagnie de ramassage sanitaire, un élément de ravitaillement et un peloton d'observation aérienne[5]. Le peloton d'observation aérienne, équipé de quatre avions Morane 500, est créé le et stationne sur la base aérienne 162 Bamako[6]. L'escadron de reconnaissance, équipé d'automitrailleuses Panhard 178B, est le 2e escadron colonial de marche, formé en avril 1947 par le régiment colonial de chasseurs de chars et qui opère en Tunisie jusqu'en octobre. L'infanterie portée est notamment équipée d'Universal Carrier et de M3 Scout Car[5].

En 1951, le sous-groupement de la Haute-Volta (ex-bataillon autonome de Haute-Volta) fusionne dans le DMA[7]. En octobre, le DMA est réorganisé : il est maintenant constitué avec un groupe mobile d'intervention et un centre d'instruction. Le détachement de transmissions est dissous et la compagnie de transport fusionne dans la batterie d'artillerie qui devient une unité mixte d'artillerie et de transport. Le centre d'instruction est installé à Ouagadougou et compte une compagnie de commandement, trois compagnies d'instruction, une batterie d'instruction et un centre d'instruction automobile[5].

Le DMA est plus tard réorganisé avec un sous-groupement léger aérotransportable et un sous-groupement lourd non aérotransportable (l'état-major lui-même devenant aérotransportable)[5].

Le centre d'instruction du DMA no 2 reforme en août 1956 le bataillon autonome de Haute-Volta à Ouagadougou[7].

De 1957 à 1962[modifier | modifier le code]

Le 8e régiment colonial interarmes est créé à Ouagadougou le [1],[5]. Il participe à l'opération Écouvillon en Mauritanie et au Rio de Oro (fin janvier à mars 1958)[5].

Il est renommé 28e régiment interarmes d’outre-mer le , en garnison à Bobo-Dioulasso. Il opère contre l'UPC dans la guerre du Cameroun, par exemple dans l'opération Charlie qui vise en février 1960 à dégager Dschang (les rebelles contournent la colonne française et attaque la ville) ou dans l'opération Golf en avril 1960 à Bangang (56 « rebelles » tués, qui pourraient être des civils exécutés)[8].

Le 28e RIAOM est finalement dissous le [5].

Drapeau[modifier | modifier le code]

Dessin du revers du drapeau du régiment.

Le drapeau du 28e RIAOM reprend les inscriptions du 8e régiment de tirailleurs sénégalais[9] :

Si le 8e RCIA et le 28e RIAOM conservent les traditions du 8e RTS, le DMA no 2 conservaient celles du 14e RTS[5].

Insigne[modifier | modifier le code]

L'insigne du DMA no 2, homologué G.906 en , présente une ancre brochée d’une antilope (ou une biche) rouge, le tout sur une roue dentée verte. L'antilope/biche symbole la vitesse et la roue la motorisation. L'organeau de l'ancre forme le numéro 2[1],[5].

L'insigne du 28e RIAOM reprend cet insigne, en changeant simplement le sigle[1],[5].

Personnalités ayant servi au sein de l'unité[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b c d et e Henri Vaudable, Histoire des troupes de marine, à travers leurs insignes: Des origines à la fin de la Deuxième Guerre mondiale, Service historique de l'Armée de terre, (ISBN 978-2-86323-092-3, lire en ligne), p. 302
  2. Vincent Joly, Le Soudan français de 1939 à 1945: une colonie dans la guerre, Karthala, (ISBN 978-2-84586-778-9, lire en ligne), p. 368
  3. Vincent Joly, « « Se défendre contre quiconque » : L'effort militaire au Soudan français, juillet 1940-novembre 1942 », Outre-Mers. Revue d'histoire, vol. 91, no 342,‎ , p. 83–108 (DOI 10.3406/outre.2004.4084, lire en ligne, consulté le )
  4. Jacques Sicard et François Vauvillier (préf. Jacques Chirac, ill. Frédéric Robin), Les Chasseurs d'Afrique, Paris, Histoire & Collections, coll. « L' encyclopédie de l'Armée Française » (no 1), , 182 p. (ISBN 978-2-908182-87-3), p. 126-127
  5. a b c d e f g h i j et k Jacques Sicard, « Des DMA aux RIAOM, 1947-1999 », Militaria Magazine, no 222,‎ , p. 52-61
  6. Bernard Thévenet, Les insignes des bases aériennes, Service historique de l'armée de l'air, , 245 p. (ISBN 2-904521-41-0, BNF 37116916), p. 159
  7. a et b Jacques Sicard, « Les bataillons de tirailleurs de territoire », Militaria Magazine, no 115,‎ , p. 46-51
  8. Thomas Deltombe, Manuel Domergue et Jacob Tatsitsa, Kamerun ! une guerre cachée aux origines de la Françafrique (1948-1971), Paris, La Découverte, , 741 p. (ISBN 978-2-7071-5913-7), p. 407 & 417
  9. Décision no 12350/SGA/DMPA/SHD/DAT relative aux inscriptions de noms de batailles sur les drapeaux et étendards des corps de troupe de l'armée de terre, du service de santé des armées et du service des essences des armées (no 27), (lire en ligne), p. 116

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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Articles connexes[modifier | modifier le code]