Abd al-Hamid Kichk

Abd al-Hamid Kichk

Abd al-Hamid Kichk (né en 1933 à Shabrakhît, province d'Al-Buhayrah, en Égypte - mort en 1996) est un prédicateur.

Sommaire

Historique

Abd al-Hamid Kichk est issu d'une famille d'un niveau de vie très modeste. Son père était un petit commerçant de la ville de Shabrakhît. À la fin du cycle primaire il perdit la vue.

Kichk commença tôt l'apprentissage du Coran dans sa ville. À l'âge de douze ans, il avait appris tout le Coran par cœur. Il partit à Alexandrie pour étudier dans la section primaire de l'université Al-Azhar, dans l'institut des études religieuses.

En 1952, le père de Kichk meurt. À l'époque, Kichk était devenu un prédicateur à l'issue du cycle primaire d'Al-Azhar. Il a tenté en vain de soigner ses yeux pendant deux ans. Son frère aîné, qui avait beaucoup d'ambitions pour lui, l'encouragea à partir pour Le Caire afin de s'inscrire au cycle secondaire, ce qui lui ouvrirait la voie vers l'enseignement supérieur de l'université al-Azhar.

Au Caire, la vie de Kichk n'était pas facile. Il avait toujours besoin d'une personne pour l'accompagner jusqu'à l'institut d'Al-Azhar. De même, l'apprentissage et la révision de ses cours n'étaient pas sans difficultés. Parfois, il trouvait un ami aimable pour lui lire quelques pages, mais d'autres fois, il levait les mains au ciel priant Allah pour lui envoyer une personne prête à lui lire. À une époque, il devait compter sur un vendeur de légumes qui avait l'amabilité de lui lire quotidiennement ses cours.

Il obtint son diplôme du cycle secondaire d'Al-Azhar à la fin des années 1950. Pendant ses études au cycle secondaire, il était toujours le premier. À son examen de passage de la troisième à la quatrième année du cycle, il obtint un total de 100%. L'année du diplôme, il fut le premier de tous les étudiants d'Al-Azhar avec un total de 98,5%. Il s'inscrivit à la Faculté des fondements de la religion (Usûl Ad-Dîn). Dans son autobiographie, Kichk cite 'Abd Al-Halîm Mahmûd comme un excellent modèle du professeur humble et au savoir complet.

En 1962, une fois de plus, et malgré la difficulté latente pour trouver un lecteur pour l'aider, 'Abd Al-Hamîd fut le premier au classement pour le diplôme de fin d'études d'Al-Azhar. Chaque année, les majors de promotion étaient retenus pour enseigner à Al-Azhar. Mais cette année fut une exception : personne ne fut retenu. On lui assigna la mission de prédicateur dans une mosquée du Caire.

Le début de sa prédication

La première expérience de Kichk avec le minbar, la chaire de la mosquée, fut à Shabrakhît quand son oncle lui demanda de prêcher dans l'une des mosquées de la ville. Lorsqu'il s'inscrivit au cycle secondaire d'Al-Azhar, il fit la connaissance d'Ahmad 'Îsâ 'Âshûr, le président d'une association religieuse (Al-Jam'iyyah Ash-Shar'iyah). Cette association a construit de nombreuses mosquées en Égypte et recrutait des prédicateurs à des niveaux différents de leurs études dans Al-Azhar. Ahmad 'Âshûr encouragea vivement 'Abd Al-Hamîd pour qu'il entreprenne une carrière de prédicateur.

Kichk était un prédicateur très actif. Il fit de la mosquée un véritable centre d'éducation publique. Il dispensa, pratiquement tous les jours, des cours d'interprétation du Coran et il enseigna la vie de Muhammed, la jurisprudence et la théologie. Sa renommée était en constante croissance. Il raconte que la première fois où il fit le sermon du vendredi dans sa mosquée, l'audience ne constituait que deux rangs. Très vite, les cafés, les rues et les commerces devenaient déserts lorsque Kichk donnait une leçon dans la mosquée, devant une audience sans cesse croissante. Il fut transféré à une grande mosquée du Caire, la Mosquée de 'Ayn Al-Hayâh où sa renommée atteignit des sommets.

La prison

En 1965, un messager du gouvernement lui demanda de déclarer publiquement que Sayyid Qoutb était un apostat. Kichk, qui avait beaucoup de respect pour la pensée de Sayyid Qoutb[1], fut emprisonné pour avoir refusé l'ordre du gouvernement. Il dénonça haut et fort les abus du gouvernement malgré les terribles tortures qu'il a subies pendant trois ans en prison. Il apprend, depuis sa cellule de prison, l'exécution de Sayyid Qoutb en 1966.

La poursuite de la prédication

Au début des années 1970, les nombreux disciples de Kichk commencèrent une tradition qui donna à la réputation de Kichk une dimension nationale. Toutes ses leçons et tous ses sermons du vendredi étaient enregistrés sur cassettes. Ses cassettes étaient parfois distribuées de façon irrégulière. Mais à la fin des années 1970, les cassettes de Kichk étaient largement appréciées dans tout le monde arabe depuis le Maroc jusqu'aux pays du Golfe. Une grande partie de la communauté musulmane arabophone veillait à se procurer les cassettes de ses leçons, intitulées Madrasat Muhammad (À l'école de Muhammad).

Kichk avait l'habitude de s'impliquer, dans ses sermons et ses leçons, dans tous les problèmes liés la société. Il a lutté contre toutes les formes de déviance, d'inconduite ou d'abus. Il disait : « La chose que j'ai haïe le plus au monde, c'est l'injustice ». Il combattait les injustices en élevant haut sa voix avec le cri de vérité. Son comportement digne lui a pourtant valu de nombreux désaccords avec des membres du gouvernement…

Ses écrits

Sous la présidence d'Anouar el-Sadate, Kichk fut emprisonné une deuxième fois. Cette fois, son séjour en prison fut court et il retrouva la liberté après l'assassinat du président. Suite à sa libération, il fut interdit de prédication. Il se retourna alors vers l'écriture d'ouvrages islamiques. Parmi ses écrits : [2]

  • Les voies du Salut ;
  • Les jardins du Paradis ;
  • L'éducation des âmes ;
  • Ceux qui ont une âme apaisée ;
  • La vie de l'être humain ;
  • Des images de la grandeur de l'islam ;
  • Une guidance pour le Serviteur ;
  • La guérison des cœurs ;
  • Des vérités concernant l'âme ;
  • Un discours du cœur ;
  • La prière, la couronne des cultes ;
  • L'Islam et les principes d'éducation ;
  • La guidance et la lumière.

Il a laissé de nombreux autres ouvrages avant de décéder.

Il décède en 1996, pendant qu'il était prosterné dans sa prière.

Notes et références


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Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article Abd al-Hamid Kichk de Wikipédia en français (auteurs)

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