Vinalia

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Les Vinalia dans la Rome antique, étaient deux fêtes des vendanges en l'honneur de Jupiter et Vénus.

Description[modifier | modifier le code]

Reproduction du calendrier des Fasti Antiates maiores Ier siècle av. J.-C. Les Vinalia sont notées VINAL sur le mois d'Aprilis et sur celui de Sextilis (Août).

Ces deux fêtes sont les suivantes :

  • Les Vinalia priora, célébrées le 23 avril, durant lesquelles on ouvrait les fûts remplis l'automne précédent pour offrir le premier jet en libation, appelé calpar à Jupiter. On faisait remonter cette fête au vœu prononcé par Énée de consacrer la vendange à Jupiter s'il parvenait à vaincre Turnus. Ce vin venait de la toute dernière vendange et personne ne devait le boire. On la nomme ainsi la « fête du vin nouveau ».

Vinalia et vinailles normandes[modifier | modifier le code]

Le mot latin vinalia et la pratique de la vinalia rustica (fête de fin des vendanges) survivent encore dans les vinailles normandes, mot de parler normand par lequel on désigne soit les vendanges soit la fête à la fin des vendanges (analogue à la vinalia rustica, donc) dans le vignoble de Normandie (dont il reste peu de choses aujourd'hui, bien que les vinailles fussent encore très pratiquées dans le Calvados au début du XXe siècle)[1],[2].

Le mot vinailles est un héritage direct du latin vinalia, lequel était un nom neutre pluriel - usage qui s'est maintenu jusqu'aujourd'hui, bien que le mot vinailles ait été assimilé à un féminin pluriel. Reste que, comme son ancêtre latin vinalia, le terme vinailles s'emploie au pluriel (on parle des vinailles et non de la vinaille).

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Georges Dumézil, Fêtes romaines d’été et d’automne, suivi de Dix Questions romaines, Paris, Gallimard, , 298 p.
  • Georges Dumézil, « Virgile, Mézence et les « Vinalia » », dans L'Italie préromaine et la Rome républicaine. I. Mélanges offerts à Jacques Heurgon, Rome, École Française de Rome, coll. « Publications de l'École française de Rome » (no 27), (lire en ligne), p. 253-263.
  • M.C. Howatson (dir.), Dictionnaire de l'Antiquité : mythologie, littérature, civilisation, Paris, Robert Laffont, 1993, p. 1044.
  • John Scheid, « Conférence de M. John Scheid », dans École pratique des hautes études, Section des sciences religieuses. Annuaire, t. 88, (lire en ligne), p. 327-333.
  • John Scheid, Rites et religion à Rome, Paris, CNRS Édition, , 304 p. (ISBN 978-2-271-12418-0).
  • Robert Schilling, La religion romaine de Vénus depuis les origines jusqu'au temps d'Auguste, Paris, De Boccard, 1954, ch. II, pp. 91-155.
Stanislas Giet, « compte-rendu de lecture de « La religion romaine de Vénus depuis les origines jusqu'au temps d'Auguste » », Revue des Sciences Religieuses, t. 32, no 3,‎ , p. 293-295 (lire en ligne).

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Jean-Claude Viel, Vins, vignes et vignerons de Normandie, Histoire d'un vignoble (presque) disparu, éd. du Léopard Normand, 2016
  2. Abbé Jean-Benoît-Désiré Cochet, L'ancien vignoble de Normandie, 1844, rééd. en 2020 par Les éditions des régionalismes