Souche

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Souche arrachée d'un arbre abattu.
Souche d'arbre restée en place après la tempête de 1999.
Des rejets, dits adventifs, se forment sur le bourrelet de « cicatrisation » autour de la section[1] de la souche vivante (en) reliée à un arbre adjacent par anastomose de leurs racines. Cette greffe naturelle permet l'échange de sève et à la souche de rester en vie pendant des dizaines d'années[2].

Une souche en botanique est la partie souterraine courte et verticale de la tige de certaines plantes vivaces (fougères, gymnospermes, angiospermes). En sylviculture, il s'agit plus particulièrement de la base d'un tronc d'arbre ainsi que ses racines qui restent après l'abattage d'un arbre.

Importance écologique[modifier | modifier le code]

En forêt[modifier | modifier le code]

La souche favorise le rejet en taillis des espèces abattues, ce qui permettra plus rapidement une nouvelle exploitation. Par ailleurs, la décomposition lente dans la terre produira un humus utile aux nouvelles générations de plantes qui ne tarderont pas à émerger.

Sur les berges[modifier | modifier le code]

Sur les berges, les souches présentent plusieurs intérêts écologiques. D'abord, elles offrent des abris à divers animaux : les poissons[3], la loutre d'Europe[4]. Ensuite, les racines des arbres limitent l'érosion de la berge. Lorsque la ripisylve est élaguée, les souches doivent donc être conservées[5]. D'autant que plusieurs arbres typiques des cours d'eau, comme l'aulne glutineux, forment des rejets à partir de leur souche[6].

Exploitation[modifier | modifier le code]

Dessouchage mécanique en Ontario
Une souche de cerisier près de Dülmen en Allemagne. Avril 2021.

Dans les forêts de plantation de certaines parties de l'Europe, les souches laissées après l'abattage des arbres sont maintenant parfois extraites du sol pour fournir du bois de combustible aux centrales à biomasse. En France elles sont parfois dévitalisées au moyen de pesticides particuliers, mais depuis Colbert, le droit forestier impose théoriquement aux adjudicataires d'une coupe forestière dans un chablis de laisser les souches en place ; « 12. L'Adjudicataire est obligé de laisser les étocs[7] des arbres rompus, & les souches de ceux qui ont été renversés[8] » (peut-être pour favoriser les rejets et taillis).

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Là où se trouve le cambium qui donne naissance aux tissus vivants de l'écorce et de l'aubier. Ce cambium redouble d'activité pour former le bourrelet de recouvrement qui progresse en direction centripète et tend à recouvrir totalement la souche.
  2. Christophe Drénou, L'arbre. Au-delà des idées reçues, CNPF-IDF, , p. 5
  3. « Forêts de ravin de la vallée de l’Oussière en Morvan »
  4. Franck Simonnet et Xavier Grémillet, « Loutre d'Europe et gestion forestière: préconisations du groupe mammalogique breton »,
  5. « Maintenir les berges »
  6. Philippe Calandre, Delphine Jacono, « Végétation des berges: ripisylve », dans Protection et gestion des rivières du secteur Seine-aval (lire en ligne), p. 88, 91
  7. Étocs : les troncs d'arbre. Voir estoc.
  8. Par Chailland (M.), Dictionnaire raisonné des eaux et forêts, Volume 1, Google books, voir article « Chablis » , page 111 de la version numérisée