Sergines

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Sergines
Sergines
La mairie
Administration
Pays Drapeau de la France France
Région Bourgogne-Franche-Comté
Département Yonne
Arrondissement Sens
Intercommunalité Communauté de communes Yonne Nord
Maire
Mandat
André Pitou
2020-2026
Code postal 89140
Code commune 89391
Démographie
Population
municipale
1 248 hab. (2021 en diminution de 4,29 % par rapport à 2015)
Densité 66 hab./km2
Géographie
Coordonnées 48° 20′ 34″ nord, 3° 15′ 44″ est
Altitude Min. 73 m
Max. 157 m
Superficie 18,96 km2
Type Commune rurale
Aire d'attraction Commune hors attraction des villes
Élections
Départementales Canton de Thorigny-sur-Oreuse
Législatives Troisième circonscription
Localisation
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Sergines
Liens
Site web Site de la Mairie de Sergines

Sergines est une commune française située dans le département de l'Yonne en région Bourgogne-Franche-Comté.

Géographie[modifier | modifier le code]

Sergines, dans l'Yonne, se situe à la porte de deux départements, la Seine-et-Marne d'un côté et l'Aube de l'autre. Sens (sous-préfecture de l'Yonne) se trouve à 17 km et Paris à 100 km.

Communes limitrophes[modifier | modifier le code]

Climat[modifier | modifier le code]

En 2010, le climat de la commune est de type climat océanique dégradé des plaines du Centre et du Nord, selon une étude du Centre national de la recherche scientifique s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000[1]. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat océanique altéré et est dans la région climatique Nord-est du bassin Parisien, caractérisée par un ensoleillement médiocre, une pluviométrie moyenne régulièrement répartie au cours de l’année et un hiver froid (°C)[2].

Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 10,6 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 15,5 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 735 mm, avec 12,3 jours de précipitations en janvier et 7,7 jours en juillet[1]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, « Sens », sur la commune de Sens à 16 km à vol d'oiseau[3], est de 11,9 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 644,7 mm. La température maximale relevée sur cette station est de 42,4 °C, atteinte le ; la température minimale est de −22,6 °C, atteinte le [Note 1],[4],[5].

Les paramètres climatiques de la commune ont été estimés pour le milieu du siècle (2041-2070) selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre à partir des nouvelles projections climatiques de référence DRIAS-2020[6]. Ils sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022[7].

Urbanisme[modifier | modifier le code]

Typologie[modifier | modifier le code]

Sergines est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 2],[8],[9],[10]. La commune est en outre hors attraction des villes[11],[12].

Occupation des sols[modifier | modifier le code]

L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (93,9 % en 2018), une proportion sensiblement équivalente à celle de 1990 (95 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : terres arables (88,9 %), zones urbanisées (5 %), zones agricoles hétérogènes (5 %), forêts (1,1 %)[13]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].

Carte en couleurs présentant l'occupation des sols.
Carte des infrastructures et de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).

Histoire[modifier | modifier le code]

Préhistoire[modifier | modifier le code]

Datant de l'époque d'Hallstatt, une nécropole a été découverte sur le territoire de la commune lors de fouilles archéologiques Bataille 1992, p. 22.

Antiquité et Haut Moyen Âge[modifier | modifier le code]

Au lieudit Gringalet, des centaines de tombes mérovingiennes ont été fouillées par l'archéologue sénonais Pierre Parruzot. Au levant du finage passe la voie romaine de Sens à Meaux[14].

La paroisse de Sergines est dédiée à saint Paterne. Ce saint serait un moine assassiné par des brigands. La région de la Manche héberge plusieurs saints de ce nom. La paroisse appartient au diocèse de Sens.

L'ère des chevaliers seigneurs de Sergines[modifier | modifier le code]

À la fin du XIIe siècle, un lignage de chevaliers, issu d'un prénommé Terricus, se manifeste sur le finage. Primitivement, ce lignage n'a pas d'assise foncière extérieure, ce qui traduit un manque de rayonnement[15].

Sous Saint Louis, le chevalier Geoffroy de Sergines l'Aîné (ou Sargines selon certaines transcriptions) accompagne le Roi en Terre sainte. Quand le roi sort de sa prison cairote, il s'engage à ne plus reparaître en personne dans la région. Louis IX choisit alors Geoffroy de Sergines pour le représenter en Terre Sainte, avec résidence à Acre. C'est par lui que tous les fonds de secours transitent. En 1291, Acre tombe. Les créanciers des derniers combattants se manifestent. Parmi eux, les Templiers poursuivent vigoureusement Geoffroy de Sergines le Jeune.

A Sergines, une branche est demeurée et prend le titre seigneurial. Le fief est dans la mouvance de Bray-sur-Seine et relève en arrière-fief de l'archevêque de Sens. Un descendant épousera l'héritière de la seigneurie de Thorigny au début du XVe siècle.

La Renaissance[modifier | modifier le code]

Le bourg est fortifié sous le règne de François Ier, comme beaucoup d'autres dans le Sénonais[16]. Il dispose d'un gros hameau dit de Bohey, à ses portes. On trouve un des rares moulins à vent du Sénonais. La seigneurie est détenue par la famille de Hemery, héritière des de Sergines[17]. Elle détient le château. Les seigneurs de Fleurigny ont une part de la seigneurie.

Sergines accueille Charles IX en tournée dans le royaume. Le Roi manque d'être tué par un cochon lors de cette visite.

Au début du XVIIe siècle, la famille Olivier, originaire du Nivernais et descendante du chancelier de France, possède Sergines. Sous Louis XIII, une troupe en maraude tente de s'imposer aux villageois. Ceux-ci, emmenés par un dénommé Blaise Rigault, tuent le chef de la bande, et lui confisquent sa hallebarde. Une fête annuelle commémore depuis lors le fait d'armes, la hallebarde étant conservée dans la descendance du héros.

Bourg du négoce du grain[modifier | modifier le code]

Au XVIIIe siècle, Sergines joue un certain rôle dans le négoce des grains. De ce fait, le village est au cœur de l'agitation frumentaire de 1789. Lors de la survenance des troubles, Sergines devient chef lieu de canton et conservera ce titre lors des remodelages du Consulat. Le village parvient à enrayer la demande de rétablissement du canton de Thorigny-sur-Oreuse à plusieurs reprises.

Héraldique[modifier | modifier le code]

Blason de Sergines Blason
Tiercé en fasce: au 1er de gueules à la fasce ondée d'or, au 2e d'or au fer de hallebarde d'azur posé en fasce et mouvant du flanc senestre, au 3e de gueules à trois coquilles d'or, 2 et 1.
Détails
Le statut officiel du blason reste à déterminer.

Politique et administration[modifier | modifier le code]

Tendances politiques et résultats[modifier | modifier le code]

Liste des maires[modifier | modifier le code]

Liste des maires successifs
Période Identité Étiquette Qualité
1983[18] 2014 Jean-Claude Leroy UMP Conseiller général du canton de Sergines (1992-2011)
avril 2014 En cours André Pitou DVG [1]  

Démographie[modifier | modifier le code]

L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[19]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2007[20].

En 2021, la commune comptait 1 248 habitants[Note 3], en diminution de 4,29 % par rapport à 2015 (Yonne : −2,21 %, France hors Mayotte : +1,84 %).

Évolution de la population  [ modifier ]
1793 1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851
1 5271 4841 4681 4351 4111 4021 3711 3631 338
1856 1861 1866 1872 1876 1881 1886 1891 1896
1 3371 3171 3011 2371 1761 0851 1021 0721 037
1901 1906 1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954
982936942809800828814766721
1962 1968 1975 1982 1990 1999 2006 2007 2012
7457337648029001 0801 1861 2011 283
2017 2021 - - - - - - -
1 2871 248-------
De 1962 à 1999 : population sans doubles comptes ; pour les dates suivantes : population municipale.
(Sources : Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[21] puis Insee à partir de 2006[22].)
Histogramme de l'évolution démographique

Économie[modifier | modifier le code]

Lieux et monuments[modifier | modifier le code]

  • Église Saint-Tiburce et Saint-Paterne

Manifestations culturelles[modifier | modifier le code]

  • Le carnaval de Sergines, chaque 1er week-end de mars.

Personnalités liées à la commune[modifier | modifier le code]

Statue de Blaise Rigault
  • Pierre de Sergines , abbé de Saint-Jacques de Provins, puis archevêque de Tyr en Terre sainte.
  • Geoffroy de Sergines
  • Blaise Rigault. Cet habitant de Bohey, gros hameau aux portes de Sergines, défend sous Louis XIII le village contre une bande de soldats à la traîne. Il est assez heureux pour en tuer le chef. Depuis lors, sa descendance conserve la hallebarde du chef pillard tué. Les festivités sont à l'origine du carnaval de Sergines, désormais organisé chaque année.
  • Élisabeth Vonarburg, écrivaine canadienne de science-fiction.

Jumelage[modifier | modifier le code]

dans l'arrondissement de Bernkastel-Wittlich en Rhénanie-Palatinat.

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Les records sont établis sur la période du au .
  2. Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
  3. Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2024, millésimée 2021, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2023, date de référence statistique : 1er janvier 2021.

Cartes[modifier | modifier le code]

  1. IGN, « Évolution comparée de l'occupation des sols de la commune sur cartes anciennes », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ).

Références[modifier | modifier le code]

  1. a et b Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501,‎ (DOI 10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
  2. « Zonages climatiques en France métropolitaine. », sur pluiesextremes.meteo.fr (consulté le ).
  3. « Orthodromie entre Sergines et Sens », sur fr.distance.to (consulté le ).
  4. « Station Météo-France « Sens », sur la commune de Sens - fiche climatologique - période 1991-2020. », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le )
  5. « Station Météo-France « Sens », sur la commune de Sens - fiche de métadonnées. », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le )
  6. « Les nouvelles projections climatiques de référence DRIAS-2020. », sur drias-climat.fr (consulté le )
  7. « Climadiag Commune : diagnostiquez les enjeux climatiques de votre collectivité. », sur meteofrance.com, (consulté le )
  8. « Typologie urbain / rural », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
  9. « Commune rurale - définition », sur le site de l’Insee (consulté le ).
  10. « Comprendre la grille de densité », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
  11. « Base des aires d'attraction des villes 2020. », sur insee.fr, (consulté le ).
  12. Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur insee.fr, (consulté le ).
  13. « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le )
  14. Bulletin de la société archéologique de Sens
  15. Etienne Meunier. les chevaliers de la famille de Sergines. CSGY, XIX, 2013
  16. Etienne Meunier. Les églises et les bourgs fortifiés du Sénonais et des pays de l'Yonne. BAS, 33, 1990 (1992)
  17. « Jean d'Hémery d'Arcis et Jeanne de Sergines, 1430, p. 19 en bas de page », sur Dictionnaire de la Noblesse, par Alexandre Aubert de La Chesnay des Bois, t. VIII, chez Antoine Boudet, à Paris, 1774.
  18. Jean-Claude Leroy maire depuis 31 ans, sur lyonne.fr
  19. L'organisation du recensement, sur insee.fr.
  20. Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
  21. Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
  22. Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017, 2018, 2019, 2020 et 2021.

Annexe[modifier | modifier le code]

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Articles connexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Alain Bataille, Pascal Dibie, Jean-Pierre Fontaine, Jean-Charles Guillaume, Jean-Paul Moreau, Ferdinand Pavy, Line Skorka, Gérard Taverdet et Marcel Vigreux (préf. Henri de Raincourt), Yonne., Paris, Editions Bonneton, , 428 p. (ISBN 2-86253-124-3)

Liens externes[modifier | modifier le code]