Sassandra

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Sassandra
Sassandra
Administration
Pays Drapeau de la Côte d'Ivoire Côte d'Ivoire
District District du Bas-Sassandra
Région Gbôklè
Maire Sangaret Zié ZIÉ Léonard (2018-2023)
Démographie
Population 87 945 hab. (2021)
Géographie
Coordonnées 4° 57′ 04″ nord, 6° 05′ 19″ ouest
Divers
Langue(s) parlée(s) Néyo, Français
Localisation
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Sassandra
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Sassandra

Sassandra est une ville de Côte d'Ivoire, au bord du Golfe de Guinée à l'embouchure du fleuve Sassandra. Chef-lieu de préfecture, elle est administrativement située dans la région du Gbôklè.

Le département de Sassandra a une population estimée à 108 000 habitants et englobe aussi la sous-préfecture de Dapkadou.

Toponymie[modifier | modifier le code]

Le premier nom du village d'origine serait Gbogré-Djigbi. Le pays kru a été visité en 1471 par les Portugais. Ce sont eux qui avaient donné aux fleuves de la région les noms de Rio San Andrea (Sassandra) et de Rio San Pedro (San Pedro)[1].

Géographie[modifier | modifier le code]

Situation[modifier | modifier le code]

La ville, située à 9°32 de latitude nord et 6°29 de longitude ouest, fait partie de la Région du Gbôklè.

En 2014, la sous-préfecture de Sassandra est composée des villages ci-dessous (avec leurs populations respectives) :

  1. Arokpa (363) ;
  2. Bassa (492) ;
  3. Batélébré 1 (94) ;
  4. Brodjé (431) ;
  5. Cocoplage (296) ;
  6. Dabéda (169) ;
  7. Gaoulou (12 184) ;
  8. Gapé (318) ;
  9. Grand-Dréwin (747) ;
  10. Kadrokpa (1 683) ;
  11. Lébléko (151) ;
  12. Lékidou (63) ;
  13. Misséhi (292) ;
  14. Niani (839) ;
  15. Niézéko (222) ;
  16. Sassandra (26 608) ;
  17. Siampaho Pk6 (855) ;
  18. Vodiéko (286) ;
  19. Akakro (863) ;
  20. Dagbégo 1 (1 025) ;
  21. Dagbégo 2 (2 042) ;
  22. Gloplou Pk20 (496) ;
  23. Godé (180) ;
  24. Goviadou (39) ;
  25. Guédio-Guédio (720) ;
  26. Kadrokpa 2 (2 911) ;
  27. Latéko (233) ;
  28. Lipoyo (1 079) ;
  29. Lohiri-Néyau (326) ;
  30. Lossan Kouamékro (2 313) ;
  31. Louga (889) ;
  32. Niabably Pk 26 (3 323) ;
  33. Niabayo (89) ;
  34. Niéga (328) ;
  35. Pauly-Brousse (6 530) ;
  36. Pauly-Chantier (623) ;
  37. Pauly-Plage (162) ;
  38. Sialloukro (2 957).

Climat et végétation[modifier | modifier le code]

Le climat de la Côte d'Ivoire comporte deux zones climatiques distinctes. Le sud est très humide et connaît quatre saisons (d'avril à la mi-juillet : une grande saison des pluies ; de la mi-juillet à septembre : une petite saison sèche ; de septembre à novembre : une petite saison des pluies ; de décembre à mars : une grande saison sèche). Les températures varient de 21 à 35°[2],[3]. Le climat est de type Aw dans la Classification de Köppen.

Climat de Sassandra.
Mois Température (°C) Précipitations (mm)
Janvier 26.3 23
Février 26.8 59
Mars 27.0 132
Avril 27.0 169
Mai 26.5 285
Juin 25.5 489
Juillet 24.8 133
Août 23.9 48
Septembre 24.8 114
Octobre 25.8 253
Novembre 26.3 172
Décembre 26.4 77

Histoire[modifier | modifier le code]

Les premiers Européens apparaissent dans le golfe de Guinée à la fin du XVe siècle : à l'initiative du prince Henri le Navigateur, ce sont des navigateurs portugais, dont les intentions à l'époque étaient tout à fait pacifiques[4]. Ainsi, en 1471, Joao de Santarem et Pedro de Escobar doublent le cap des palmes et atteignent une rivière à laquelle ils donnent le nom de San Andréa (qui sera déformé ensuite en Sassandra) ainsi qu'au village situé à son embouchure. Ils seront rejoints à la fin du XVIe siècle par les hollandais, les danois puis au XVIIe siècle par les Français et les Anglais qui entretiendront des relations, religieuses, parfois politiques, mais surtout commerciales avec le littoral ivoirien.

La première reconnaissance de la côte par la France se fit en 1891 quand le lieutenant Quiquerez et le sous-lieutenant de Segonzac, partis de la région de Grand Lahou, explorèrent le littoral jusqu'au fleuve Cavally. Quiquerez mourut au nord de l'actuelle ville de San-Pédro[5]. Le décret du donna à la région englobant les établissements côtiers contrôlés par la France le nom de Côte d'Ivoire. En 1893, Louis Gustave Binger en fut le premier gouverneur. C'est lui qui en fixa les limites occidentales sur le Cavally et qui fonda les postes de Sassandra, San-Pédro, Béréby et Tabou[6].

Dans les années 1960, le port de la ville fut concurrencé par le nouveau port de San-Pédro.

Administration[modifier | modifier le code]

La loi de 1978[7] a institué les communes de plein exercice en Côte d'Ivoire.

Liste des maires successifs de la commune de Sassandra
Date d'élection Identité Parti Qualité Statut
1980 Bénoit Toussagnon PDCI-RDA Homme politique élu
1985 Daubrey Auguste PDCI-RDA Homme politique élu
1990 Vincent Tioko Djédjé PDCI-RDA Homme politique élu
1995 Vincent Tioko Djédjé PDCI-RDA Homme politique élu
2001 Vincent Libi Koita FPI Homme politique élu
2013 Claude Roger Dellet Abenou RDR Homme politique élu
2018 Sangaret Zié Léonard RHDP Homme Politique élu

Représentation politique[modifier | modifier le code]

L'Assemblée nationale de Côte d'Ivoire compte 255 députés élus pour un mandat de 5 ans[8].

Députés de Sassandra
Mandat Identité Parti Qualité Statut
2016-2021 Fregbo Basile Mesmin RHDP Homme politique élu

Société[modifier | modifier le code]

Démographie[modifier | modifier le code]

La population autochtone est essentiellement Néyo, Kodia , Bakwé et Godié. La ville compte 40 378 habitants, selon le dernier recensement organisé dans le pays.

Évolution démographique
1975 1988 2010 2021
8 40113 19545 51287 945

Éducation[modifier | modifier le code]


Enseignement primaire
Public

  • École primaire Publique

Enseignement secondaire
Lycée Public

  • Lycée moderne

Collège public

  • Collège moderne


La ville de Sassandra dispose de six groupes scolaires primaires publics, de deux (2) établissements publics secondaires que sont le Lycée moderne de Sassandra et le Lycée Goffri Kouassi Raymond.

Langues[modifier | modifier le code]

Historiquement, la langue de Sassandra est le néyo ou néouolé ; Depuis l'indépendance, la langue officielle dans toute la Côte d'Ivoire est le français. La langue vernaculaire de la région est le Krou. Le français, effectivement, parlé dans la région, comme à Abidjan, est communément appelé le français populaire ivoirien ou français de dago[Note 1] qui se distingue du français standard par la prononciation et qui le rend quasi inintelligible pour un francophone non ivoirien. Une autre forme de français parlé est le nouchi, un argot parlé surtout par les jeunes et qui est aussi la langue dans laquelle sont écrits 2 magazines satiriques, Gbich! et Y a fohi. Le département de Sassandra accueillant de nombreux ivoiriens issus de toutes les régions du pays, toutes les langues vernaculaires du pays, environ une soixantaine, y sont pratiquées. On y pratique également beaucoup l'anglais en raison de la présence de nombreux ressortissants du Libéria et de Sierra Leone qui avaient fui les guerres civiles ayant ravagé leur pays. On y pratique aussi le fanti en raison de la présence de nombreux pêcheurs venus du Ghana.

Économie[modifier | modifier le code]

La pêche, notamment celle de la langouste, y est une activité importante. Elle est, en particulier exercée, par une importante communauté ghanéenne, notamment Fanti. En plus, la ville étant située dans une région forestière, il y est développé une importante activité agricole notamment le cacao, le café et aussi l'hévéa qui connaît un essor spectaculaire dans cette région depuis la fin de la crise post-électorale de 2010

Sports[modifier | modifier le code]

Les compétitions sportives se déroulent exclusivement au chef-lieu du département, les autres localités ne disposant d'aucune infrastructure dédiée : la ville de Sassandra dispose d'un club de football, LYS Football Club de Sassandra, qui évolue en première Division. Comme dans la plupart des villes du pays, il est organisé, de façon informelle, des tournois de football à 7 joueurs qui, très populaires en Côte d'Ivoire, sont dénommés Maracanas. Le handball est également pratiqué, particulièrement par les filles, élèves du lycée de la ville.

La région[modifier | modifier le code]

Pêcheurs Fanti à Monogaga, près de Sassandra.


La région côtière est couverte de mangroves. Le Parc national du Gaoulou se situe à proximité. À Louga, village situé au confluent de 2 bras du fleuve Sassandra, à 20 km au nord de Sassandra, des buffles vivent dans une zone de savane. La côte comporte de multiples plages : Batélébré, Niézéko, Lateko, Labléga, Kadrokpa et surtout Poliplage et Monogaga qui se situent à 60 km environ sur la route de San-Pédro. Bordée de cocotiers, Poliplage déroule son étendue sablonneuse entre les récifs formant parfois de modestes caps où vient se briser la barre de l'océan. Cette alternance de sable et de rochers caractérise la portion de côte qui s'étend de Fresco à la frontière du Libéria.

Personnalités liées à la région[modifier | modifier le code]

Galerie d'images[modifier | modifier le code]

Le wharf de Sassandra.

Annexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Georges Courrèges, Grand Bassam et les comptoirs de la côte : Assinie, Jacqueville, Grand Lahou, Fresco, Sassandra, San Pedro, L'Instant durable, Clermont-Ferrand, 1987, 84 p.
  • Annick Osmont, La Restructuration d'un quartier d'habitat spontané Groudou 3 A Sassandra,
  • Agnès Guillaume, Crises et recompositions d'une agriculture pionnière en Côte D'ivoire : Dynamiques démographiques et changements économiques dans le Bas-Sassandra, Karthala, , 338 p.
  • Bernard Lugan, Histoire de l'Afrique, Éditions Ellipses, 2009, 1245p

Liens externes[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

Références[modifier | modifier le code]

  1. Bernard Lugan, Histoire de l'Afrique, Editions Ellipses, p. 575
  2. (fr) Le climat de la Côte d'Ivoire sur Côte d'Ivoire Tourisme
  3. Climat : la Côte d'Ivoire peut être divisée en deux zones climatiques
  4. Au XVe siècle, le traité de Tordesillas avait partagé le monde en deux : aux Espagnols l'Amérique, à l'exception du Brésil, et aux Portugais l'Afrique
  5. http://affaire-quiquerez-1891-1893.com/mapage2/index.html
  6. Bernard Lugan, Histoire de l'Afrique, Editions Ellipes, p576
  7. Loi no 78-07 du 9 janvier 1978
  8. « Liste des députés de Côte d'Ivoire »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?)

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Si, à Abidjan et dans le nord, on parle de français de Moussa, dans l'ouest du pays, on parle de français de Dago