Saint-Élophe

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Saint-Élophe
Saint-Élophe
Statue de saint Élophe près de l'église.
Administration
Pays Drapeau de la France France
Région Grand Est
Département Vosges
Arrondissement Neufchâteau
Commune Soulosse-sous-Saint-Élophe
Statut Ancienne commune
Code postal 88630
Code commune 88414
Démographie
Population 60 hab. (1962)
Densité 22 hab./km2
Géographie
Coordonnées 48° 24′ 42″ nord, 5° 44′ 24″ est
Superficie 2,75 km2
Historique
Fusion 1964
Localisation
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Saint-Élophe est une ancienne commune française du département des Vosges en région Grand Est. Elle est rattachée à celle de Soulosse en 1964 pour former la commune de Soulosse-sous-Saint-Élophe.

Géographie[modifier | modifier le code]

Le hameau de Rebauvoy faisait partie de la commune[1].

Toponymie[modifier | modifier le code]

Mentions anciennes : Solimariaca (iiie siècle), Ad Sanctum Elophum (974), Falco de Sancto Elophio (1127), Theodoricus de Sancto Elipho (1179), Th. de Sancto Elisio (1184), Bartholomœus de Sancto Eliffio et Theodoricus de Sancto Elifio (xiie siècle), Tierricus de Saintealaphe (avant 1207), De Sancto Elyphio (1209), Theodericus de Sancto Elyphio (1210), T. de Saient Alefe (1260), Sainct Alaphe (1262), Sainct Elophe (1328), Perrins de Saint Orofle et Hanris de Saint Orofles (1348), Sainct Elofe (1538), Sainct Alophe (1594)[2].

L'identification très plausible de Solimariaca, station de la voie romaine de Langres à Toul, avec Saint-Élophe a été proposée par M. Charles Bruneau dans un mémoire intitulé : Solimariaca, Solicia, Soulosse[3]. Ainsi que l'affirmait, rejetant une opinion très accréditée, le rapport lu par Auguste Longnon le à la Commission de topographie des Gaules[4], « Solimariaca n'est pas Soulosse », Solimariaca n'ayant pu donner dans la région que « quelque chose comme Soumerey » et Soulosse répondant à Solicia, qu'on lit dans un texte épigraphique de 252[2]. D'après Longnon Solimariaca « devait être située un peu au sud de Neufchâteau et en face de Rebeuville » ; en faveur de ce sentiment, fondé sur d'hypothétiques corrections à l'Itinéraire d'Antonin et à la Table de Peutinger ainsi que sur l'existence à Rebeuville d'une inscription romaine, on pourrait alléguer par surcroît que le territoire de Rebeuville comprend un lieu-dit « le Val-de-Sermez »[2].

Par contre on ne saurait tenir pour négligeable le fait que les inscriptions rapportées ci-dessus proviennent de Soulosse. Comme l'observe judicieusement M. Bruneau, « les pierres qui nous les ont conservées avaient été utilisées comme moellons ; elles ont été retrouvées dans les murs de l'ancienne forteresse et dans la maçonnerie d'un pont sur le Vair ; il n'y a donc aucune vraisemblance que ces pierres aient été transportées d'ailleurs » et notamment, pourrait-on ajouter, de Rebeuville, que huit kilomètres séparent de Soulosse à vol d'oiseau. C'est dans le voisinage immédiat de cette dernière localité que doit être cherché l'emplacement de Solimariaca. Le choix de Saint-Élophe paraît tout indiqué ; à considérer qu'un peu partout d'antiques toponymes ont été remplacés par des vocables empruntés à l'hagiographie locale, il est en droit de conjecturer que la mémoire de saint Élophe, martyrisé au bord du Vair, fut honorée de la sorte sur cet emplacement[2].

Histoire[modifier | modifier le code]

Saint Élophe, qui a donné son nom à ce village et dont le moine Rupert a écrit la vie au commencement du XIIe siècle, fut martyrisé le sur le bord de la rivière du Vair, au-dessous de Soulosse[1]. Les chrétiens de ce lieu ensevelirent son corps sur le sommet de la colline qui a depuis porté son nom et y érigèrent, en l'honneur du saint martyr, une petite chapelle qui selon toute apparence fut, ainsi que Soulosse, renversée par les Huns et les Vandales dans les premières années du Ve siècle[1]. Au XIIe siècle, les évêques de Toul firent élever, à l'endroit où saint Élophe avait souffert le martyre, une vaste église dont seule la tour subsiste au XIXe siècle[1].

Saint-Élophe est érigé en comté par arrêt du conseil d'État du et lettres patentes de Stanislas du suivant, en faveur d'Antoine, comte de Gondrecourt[1].

Le , la commune de Saint-Élophe est rattachée sous le régime de la fusion simple à celle de Soulosse qui devient Soulosse-sous-Saint-Élophe[5].

Démographie[modifier | modifier le code]

Évolution démographique
1710 1793 1800 1806 1821 1831
158379768194
1836 1841 1846 1856 1861 1866
122131108102127104
1876 1881 1886 1891 1896 1901
129108125909076
1906 1911 1921 1926 1931 1936
667467725465
1946 1954 1962 - - -
717160---
Nombre retenu à partir de 1962 : population sans doubles comptes.
(Sources : H. Lepage[1] et Ldh/EHESS/Cassini[6])

Lieux et monuments[modifier | modifier le code]

  • Église Saint-Élophe, reconstruite par les habitants aux XVIe et XVIIe siècles[1]
  • L'église renferme plusieurs pierres tombales avec des inscriptions, la plus ancienne est de 1560[1]. Il y a aussi un ancien tableau peint à l'huile sur le mur représentant Julien à cheval, à la tête de son armée[1]
  • Au-dessous de l'église, près de la rivière, était une petite chapelle située à l'endroit où Saint Elophe souffrit, dit-on, le martyre[1]
  • Une statue de saint Élophe, ayant été mutilée par les Suédois, fut placée au fond d'une crevasse de rocher à peu de distance de l'église[1]
  • Les reliques de saint Élophe ont été transportées en grande partie à Cologne en 960 ; ce qui l'en restait fut enfermé dans une châsse que les protestants d'Allemagne pillèrent en 1587 et que les Suédois achevèrent de dépouiller en 1633[1]
  • À environ 50 mètres de l'église, est une source très abondante, qui jaillit d'un rocher pour retomber dans un bassin recouvert d'une voute en pierre, qui paraît dater du XVIIIe siècle et à laquelle des pèlerins viennent y boire dans l'espérance d'obtenir la guérison de leurs maux[1]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b c d e f g h i j k l et m Henri Lepage, Le département des Vosges : statistique historique et administrative, 2e partie, Nancy, Peiffer, 1845.
  2. a b c et d Paul Marichal, Dictionnaire topographique du département des Vosges, Paris, Imprimerie nationale, 1941.
  3. Ant. Thomas, Mélanges, p. 61-70
  4. cf. Revue archéologique, 1877, II, p. 128-132
  5. « Commune de Saint-Élophe (88414) - COG », sur insee.fr (consulté le )
  6. Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui, « Notice communale : Saint-Élophe », sur ehess.fr, École des hautes études en sciences sociales (consulté le ).

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Lien externe[modifier | modifier le code]