Pierre-Adrien Dalpayrat

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Pierre-Adrien Dalpayrat
Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 66 ans)
LimogesVoir et modifier les données sur Wikidata
Nom de naissance
Pierre Adrien DalpayratVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Activités
Enfant
Adolphe Dalpayrat (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
Distinction
Vase en grès émaillé, Paris, Petit Palais.

Pierre-Adrien Dalpayrat, né le à Limoges (Haute-Vienne) où il est mort le , est un céramiste français, l'un des plus importants représentants du renouveau de la céramique européenne la fin du XIXe siècle.

Biographie[modifier | modifier le code]

Pierre-Adrien Dalpayrat fréquente à partir de 1859 l'école de dessin, puis l'école pratique de peinture sur porcelaine de Limoges.

Cette formation acquise, il entre à la faïencerie Jules Vieillard et Cie à Bordeaux, ville où il épouse Marie Tallerie le . En 1873, il quitte cette fabrique pour rentrer à Limoges où il est embauché chez Léon Sazerat (1831-1891). En 1874, il reprend la route et travaille aux faïenceries Ashwin à Valentine.

c. 1894-95, Metropolitan Museum of Art, New York

Un an après, il entre à la faïencerie Fouquet à Toulouse. Sa fille Julie naquit dans cette ville en 1878. Il quitte cette faïencerie en 1876 ou en 1878 pour prendre la direction de la fabrique de François Blanc à Monaco. En 1885, il accompagne Léopold Magnat et sa femme. Ils quittent François Blanc et vont s'installer à Menton.

Après le tremblement de terre de 1887 qui détruit leur atelier, il retourne chez Léon Sazerat à Limoges. En 1889, il ouvre sa propre faïencerie à Bourg-la-Reine. Il s'installe d'abord aux nos 5 et 7 Grande-Rue (actuels nos 31 et 33 avenue du Général-Leclerc), où se trouve également la fabrique de Jules Edouard et d'Ernest-Louis Carron[1], puis ils annexeront le no 9. Il semble qu'il ait également demeuré au no 22 Grande-Rue pour déménager en 1895 au no 19.

Vers 1889, il utilise le four de Jean-Charles Auboin (1731-1809) et de ses fils, autres faïenciers célèbres de Bourg-la-Reine, également installés aux nos 31 et 33, et qui travaillent avec Pardoux, autre céramiste de Bourg-la-Reine, célèbre pour ses grès flambés jaspés. Il emploie son épouse, Marie Tallerse, et leurs enfants Albert, Adolphe, Hippolyte et Paul.

Il acquiert une maîtrise du travail du grès et donne son nom au « rouge Dalpayrat ». Cette nuance fit sa renommée internationale. Il l'obtient en utilisant l'oxyde de cuivre et en maîtrisant l’atmosphère, la durée de cuisson, ainsi que la température pour obtenir des effets inédits d'une teinte rouge sang de bœuf. En 1892, il signe un premier contrat de collaboration avec le sculpteur Alphonse Voisin-Delacroix (1857-1893) et un second prévoyant une exclusivité réciproque pour une durée de douze ans. Il remporte un grand succès lors de l'exposition de ses œuvres à la galerie Georges Petit. En 1893, il fait la connaissance de la suédoise Agnès de Frumerie (1896-1937) avec qui il va collaborer quelque temps, mais les différences de caractère vont mettre un terme rapide à cette collaboration.

Cette même année, il participe à l'Exposition universelle de 1893 à Chicago. La collaboration avec Voisin-Delacroix va cesser brusquement à la suite de la mort du sculpteur, le . Il s'associe alors jusqu'en 1901 à Adèle Lesbros, qui lui apporte un soutien financier. Également collaborateur de Jean Coulon à partir de 1894, il connaît un beau succès avec ses grès flammés estampillés « à la Grenade ». Malgré cela, son entreprise connaît des difficultés financières récurrentes, ce qui l'oblige à orienter sa production vers des faïences plus classiques. Le , il marie sa fille, Julie à Paul Martial Dalpayrat, un cousin miroitier, à la mairie de Bourg-la-Reine.

Pichet en grès flammé (vers 1900), Bourg-la-Reine, Maison Dalpayrat.

Il reçoit une médaille d'or à l'Exposition universelle de 1900, ainsi que les insignes de chevalier de la Légion d'honneur. Il s'adjoint la collaboration de deux grands orfèvres, les joailliers parisiens Ernest Cardeilhac et Keller avec qui il va produire des pièces montées en bronze doré. Malgré cela, l'entreprise connaît toujours des difficultés et doit fermer en 1906. Pierre-Adrien Dalpayrat se retire alors dans sa ville natale où il meurt le .

Postérité[modifier | modifier le code]

Son fils Adolphe Dalpayrat (1871-1934), qui s'installa à Bagneux en 1909, au numéro 44 de la rue du Progrès et poursuivit l'œuvre paternelle.

La faïencerie est reprise par Volant, puis Genty à l'enseigne de Faïenceries de Bourg la Reine et d'Arcueil réunies avec la participation d'Albert et Adolphe Dalpayrat, deux des fils de Pierre-Adrien. On peut toujours voir la grande maison à l'architecture d'inspiration normande, décorée de faïences, propriété et demeure familiale d'Adrien Dalpayrat de 1895 à 1907, au no 43 avenue du Général-Leclerc à Bourg-la-Reine[2],[3],[4]. Quelques pièces de François Laurin, autre faïencier réginaburgien, sont également conservées en ce lieu[5].

Un timbre dessiné par le graveur Pierrette Lambert est sorti en 1994, il représente une théière en grès réalisée vers 1902.

La ville de Paris a donné son nom à un jardin du 15e arrondissement en 1985.

Œuvres dans les collections publiques[modifier | modifier le code]

Cleveland Museum of Art, c. 1900
En Allemagne
Aux États-Unis
En France
Au Royaume-Uni

Expositions[modifier | modifier le code]

Récompenses et distinctions[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Cette demeure sera détruite en 1907.
  2. Jean-Noël Chevreau, « Passé, présent, futur : Tout se conjugue », in Bourg-la-Reine Magazine, no 374, octobre 2012, p. 3
  3. Depuis 2012, une salle aménagée en musée y présente la Collection Dalpayrat (près de 120 pièces) sous la direction de la ville de Bourg-la-Reine Philippe Ancelin, « Un nouveau lieu pour la collection Dalpayrat », in Bourg-la-Reine Magazine, no 373, septembre 2012, p. 18
  4. Autrefois abritée dans des vitrines à l'hôtel de ville de Bourg-la-Reine, puis de 2000 à 2012 à la villa Saint-Cyr et, depuis 2012, à la Maison Dalpayrat située dans la même commune, la collection est ouverte au public.
  5. Bourg-la-Reine Magazine, n°426 janvier 2018, p.14.
  6. Maison Dalpayrat.
  7. Notice sur le site photo.rmn.fr.

Annexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Horst Markus, Helen Bieri, André Dalpayrat, Jean Girel et Madeleine Strobel, Adrien Dalpayrat céramique française art nouveau, Éditions Arnoldsche Stuttgart, 1998, 232 pp. (ISBN 978-3925369568).
  • Alastair Duncan, Paris Salons de 1895 à 1914, vol. IV, Céramique et verre, Antique Collectors'club Woodbridge, 1998, p. 100.
  • Malcoln Halsam, La Céramique, décoration Alpha, Éditions La Grange Batelière, Paris, 1973, no 102, p. 59.
  • Laurence Petit-Challié, Le Style moderne, Éditions Baschet & Cie, p. 74, planche 2.
  • André Dalpayrat, Pierre-André Dalpayrat céramiste de l'art nouveau, biographie, Éditions musée de l'Île-de-France, 1999 (ISBN 2901437125).
  • Philippe Chaplain, Les Grands Personnages ; André Theuriet 1833-1907, Éditions mairie de Bourg-la-Reine, 2007.
  • Georges Poisson, Maddy Ariès et Christian Gautier, Sceaux-Bourg-la-Reine 150 ans de Céramique, catalogue de l'exposition du musée de l'Île-de-France au château de Sceaux, 1986, Éditions imprimerie Narboni, (ISBN 2-950-1397-01).
  • Philippe Ancelin, Philippe Sebert (photographe), Pierre-Adrien Dalpayrat, grès et faïences, catalogue de l'Exposition permanente de la Villa Saint-Cyr à Bourg la Reine, Ville de Bourg-la-Reine, 12.p.
  • Etienne Tornier, Adrien Dalpayrat. The Peter Marino collection, Londres, New York, Phaidon, 2020, 272 p.

Liens externes[modifier | modifier le code]

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