Paulin de Barral

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Paulin de Barral
Titre de noblesse
Baron
Biographie
Naissance
Décès
[1] (à 76 ans)
Nom de naissance
Pierre François Paulin de Barral
Nationalité
Allégeance
Famille
Père
Jean-Baptiste-François de Barral
Mère
Marie-Charlotte-Françoise-Antoinette de Chaumont-Quitry
Autres informations
Grade militaire
Colonel
Blason

Paulin de Barral, né à Paris, paroisse Saint-Sulpice, le , et mort le , est un aristocrate et libertin français.

Biographie[modifier | modifier le code]

Famille[modifier | modifier le code]

Issu de la famille de Barral, Pierre François Paulin est le fils de Jean-Baptiste-François de Barral (1709-1785), marquis de La Bâtie d'Arvillard et, jusqu'en 1775, marquis de Montferrat, seigneur d'Allevard et de plusieurs terres dauphinoises, et de Marie-Charlotte-Françoise-Antoinette de Chaumont-Quitry (1719-1790). Son père, président à mortier au parlement du Dauphiné, était en son temps réputé pour sa fortune et son avarice. Sa mère quant à elle était la sœur de Madame d'Amblimont et la cousine par alliance de Madame de Pompadour. Baptisé en l'église Saint-Sulpice, il a pour parrain le cardinal Pierre Guérin de Tencin.

Il se marie à deux reprises :

Vie publique[modifier | modifier le code]

Le comte de Barral en 1788.

D'abord destiné à l'Église puis relevé de ses vœux à la mort de son frère aîné Armand, Paulin est reçu chevalier de Malte, avant de devenir mousquetaire du roi à quinze ans. Sa carrière militaire le conduira à devenir colonel des Grenadiers royaux et gouverneur de la ville de Vienne.

Dans l'intervalle, Paulin est exilé de la cour de Versailles à la suite d'un scandale de mœurs dans lequel il est compromis, et se réfugie dans ses terres dauphinoises, où il devient maître de forges. Selon Stendhal « il mettait sa gloire à être l'amant de toutes les filles du pays. »[2].

Passé colonel de la Garde nationale à la faveur de la Révolution, puis colonel de dragons, le Premier Empire lui sera également favorable. Proche cousin de l'impératrice Joséphine, il devient chambellan de Jérôme Bonaparte, roi de Westphalie, président du collège électoral de l'Isère, et est titré baron de l'Empire en 1809.

En 1817, il vend à perte son château d'Allevard et ses usines[3], et meurt quelques années plus tard, à 76 ans.

Les Liaisons dangereuses[modifier | modifier le code]

Paulin, libertin fameux, « mauvais garçon caractérisé »[4], « scandaleux et perdu de réputation », avait été très « librement » élevé par son précepteur, l'abbé de Valmont, collaborateur de l'Encyclopédie. C'est ainsi qu'est née la thèse selon laquelle il aurait servi de modèle, parmi d'autres, à son parent, Choderlos de Laclos, pour le personnage du vicomte de Valmont.

À la sortie des Liaisons dangereuses en 1782, sa première épouse obtient une séparation de corps et de biens en raison des « débauches » de son mari.

Sa seconde épouse, dite « la Belle Zoé », n'a rien à envier à son mari. Dame d'atours de la princesse Pauline Borghèse, elle est la maîtresse d'Achille Tourteau de Septeuil, dont elle a deux enfants adultérins du vivant de son mari. Elle aurait été exilée en 1807 à Allevard pour n'avoir pas cédé aux sollicitations de Napoléon.

Titres et armoiries[modifier | modifier le code]

Titre[modifier | modifier le code]

Armoiries[modifier | modifier le code]

Image Armoiries
Armes du baron Barral et de l'Empire

Écartelé au premier d'or à trois cuirasses de sable rehaussées du champ, au deuxième des barons officiers des maisons des princes de notre famille, au troisième burelé d'argent et de gueules de huit pièces, au quatrième d'azur à trois léopards d'or l'un sur l'autre ; armés et lampassés de gueules, sur le tout de gueules à trois bandes d'argent[5].

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Notice de la BnF
  2. Stendhal, Mémoires d'un touriste, « Grenoble, le 18 août [1837], à onze heures du soir ».
  3. Notes et réflexions de Marc Nicolas Bouffier sur le pays d'Allevard (1846) Histoire du fer au pays d'Allevard no 8, 2008
  4. Georges Poisson, Choderlos de Laclos ou l'obstination, Grasset, , 528 pages (ISBN 978-2246312826)
  5. a b et c Archives nationales BB/29/967, p. 157.

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Georges Salamand, Paulin de Barral, libertin dauphinois : un débauché à la veille de la Révolution française, Grenoble, La pensée sauvage, 1989.

Annexes[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

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Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Georges Salamand : Paulin de Barral, libertin dauphinois, La Pensée Sauvage, 1989