Liroconite

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Liroconite[1]
Catégorie VIII : phosphates, arséniates, vanadates[2]
Image illustrative de l’article Liroconite
Liroconite (mine de métal de Wheal Gorland, Redruth, Cornouailles, Angleterre)
Général
Classe de Strunz
Classe de Dana
Formule chimique Cu2 Al (AsO4) (OH)4 4H2O
Identification
Masse formulaire 433,083 uma
Couleur Bleu clair à vert
Système cristallin monoclinique
Réseau de Bravais centré I
Classe cristalline et groupe d'espace prismatique ;
I2/a
Clivage Pauvre sur {110} et indistinct sur {011}
Cassure conchoïdale; irrégulière
Habitus Grenu; grossier; agrégat; aplati; octaédrique
Échelle de Mohs 2 - 2,5
Trait bleu clair; vert; blanc verdâtre
Éclat vitreux; résineux
Propriétés optiques
Indice de réfraction a=1.612,
b=1.652,
g=1.675
Biréfringence Biaxial (-) ; 0,0630
Fluorescence ultraviolet Aucune
Transparence Transparent à translucide
Propriétés chimiques
Densité de 2,9 à 3
Solubilité Soluble dans HCl
Propriétés physiques
Magnétisme Aucun
Radioactivité Aucune

Unités du SI & CNTP, sauf indication contraire.

La liroconite est une espèce minérale composée d'arséniate de cuivre et d'aluminium hydraté, de formule : Cu2 Al (AsO4) (OH)4 4H2O. Les cristaux peuvent atteindre 3,6 cm[3]

Historique de la description et appellations[modifier | modifier le code]

Inventeur et étymologie[modifier | modifier le code]

Signalée la première fois par Jacques Louis de Bournon[4] en 1801, qui est le découvreur, c'est la description en 1825 de Wilhelm Karl Ritter von Haidinger qui fait référence ; il en est l’inventeur. Il l'a nommée à partir du grec λέιρος (leiros, pâle) et κονία (konia, poussière), en référence au trait laissé par le frottement du minéral.

Topotype[modifier | modifier le code]

Les topotypes sont localisés à Redruth et St Day, Cornouailles, en Angleterre.

Synonymie[modifier | modifier le code]

Il existe plusieurs synonymes ayant désigné la liroconite :

  • couphochlorite[5]
  • cuivre arseniaté octaèdre obtus (Haüy) [6]
  • lentulite

Caractéristiques physico-chimiques[modifier | modifier le code]

liroconite cristallisée en cristaux globuleux
Cristaux globuleux de liroconite, un de ses habitus

Critères de détermination[modifier | modifier le code]

La liroconite se présente souvent sous forme de cristaux lenticulaires ou tabulaires, ou en encroûtement massif. Sa couleur est bleue ou bleu-vert/vert-bleu, généralement translucide, et son éclat est vitreux ou résineux. Vu au microscope polariseur analyseur, il est de couleur bleu pâle ou bleu-vert pâle en lumière non analysée[3] mais ne présente pas de pléochroïsme. Son clivage est mauvais et la fracture est conchoïdale voire irrégulière.

C'est un minéral tendre (2 à 2,5 sur l'Échelle de Mohs) et de densité mesurée de 2,95[7].

Il est soluble dans l'acide chlorhydrique, avec lequel il fait une effervescence, et son trait est bleu clair, verdâtre ou blanc verdâtre.

Composition chimique[modifier | modifier le code]

La liroconite, de formule Cu2+ 2 Al (AsO4) (OH)4 · 4H2O, a une masse moléculaire de 433,0842642 u. Elle est donc composée des éléments suivants :

Composition élémentaire du minéral
Éléments Nombre (formule) Masse des atomes (u) % de la masse moléculaire
Arsenic As 1 74,92 17,30 %
Aluminium Al 1 26,98 6,23 %
Cuivre Cu 2 127,09 29,35 %
Hydrogène H 12 12,10 2,79 %
Oxygène O 12 191,99 44,33 %
Total:28 éléments Total : 433,08 u Total : 100 %


Cette composition place ce minéral :

  • selon la classification de Strunz : dans la classe des phosphates, arséniates et vanadates (VIII) hydratés, avec anions additionnels (8.D), avec seulement des cations de taille moyenne et avec un ratio (OH, etc.):RO4 > 3:1 (8.DF)
  • selon la classification de Dana : dans la classe des phosphates, arséniates et vanadates normaux hydratés contenant des groupements hydroxyl ou halogènes (classe 42) de forme (AB)3(XO4)Zq · xH2O (sous-groupe 42.2).

Cristallographie[modifier | modifier le code]

Son système cristallin est monoclinique, de classe prismatique.

Les paramètres de la maille conventionnelle sont : = 12,665 Å, = 7,575 Å, = 9,896 Å ; Z = 4 ; V = 949,17 Å3

La densité calculée est de 3,03 g cm−3, ce qui est proche de celle mesurée.

Gîtes et gisements[modifier | modifier le code]

Gîtologie et minéraux associés[modifier | modifier le code]

Ce minéral secondaire rare est formé par l'érosion des minerais de cuivre arseniqués. Il est souvent sous forme de géodes aplaties ("druses") dans de la limonite[7].

Les minéraux associés sont la clinoclase, l'azurite, la calédonite, la linarite, la cornwallite, la malachite, la cuprite, l'olivénite, la chalcophyllite, la strashimirite[3],[8].

Gisements remarquables[modifier | modifier le code]

Les spécimens remarquables viennent actuellement (2011) tous de la mine de métal de Wheal Gorland près de Redruth en Cornouailles ; la liroconite existe bien sûr ailleurs, mais très souvent à l'état de traces. Or, les filons étant épuisés, il n'y a guère de nouveaux spécimens bien que des liroconites intéressantes aient été trouvées dans d'anciens tas de scories[8].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Structure Reports of Strukturbericht,33A,424(1968)
  2. La classification des minéraux choisie est celle de Strunz, à l'exception des polymorphes de la silice, qui sont classés parmi les silicates.
  3. a b et c (en) John W. Anthony, Richard A. Bideaux, Kenneth W. Bladh et Monte C. Nichols, Handbook of Mineralogy Volume IV, Chantilly (Virginie), Mineralogical Society of America (lire en ligne [PDF])
  4. Bournon (1801) Phil. Trans.: 174
  5. Albert Auguste Cochon de Lapparent - Cours de minéralogie p. 723 1908
  6. René Just Haüy - Traité de minéralogie, Volume 3 p. 509 1822
  7. a et b Rupert Hochleitner (trad. de l'allemand), 300 roches et minéraux, Paris, Delachaux et Niestlé, , 256 p. (ISBN 978-2-603-01698-5), p. 18
  8. a et b (en) Amethyst Galleries, « Mineral gallery : Liroconite », sur www.galleries.com (consulté le )
  9. Embrey & Symes (1987) "Minerals of Cornwall and Devon": 50.
  10. CASANOVA HONRUBIA, JUAN MIGUEL & CANSECO CABALLÉ, MANUEL, 2002, Minerales de la Comunidad Valenciana. Ed. Caja de Ahorros del Mediterráneo, Alicante, 237 pp.