Laser à rayons X

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Un laser à rayons X, ou laser X-UV (soft x-ray laser en anglais, Roentgen laser en allemand) est un dispositif qui transpose le principe et les propriétés du laser aux ondes électromagnétiques de courte longueur d'onde : de l'ultraviolet extrême aux rayons X. On distingue deux types de lasers à rayons X : les lasers X à électrons libres (XFEL ou x-ray free electron laser) et les lasers X à plasma (Plasma-based soft x-ray laser).

Principes généraux[modifier | modifier le code]

Deux grandes difficultés apparaissent lorsque l'on cherche à réaliser un laser à rayons X:

  • Il faut disposer d'un milieu à gain[Quoi ?] capable d'amplifier un rayonnement composé de photons X[Quoi ?] très énergétiques (plusieurs dizaines voire centaines électron-volt).
  • Il faut se passer de cavité optique résonnante[Quoi ?]. La durée de vie du milieu à gain est en effet de trop courte durée pour permettre au rayonnement laser X d'effectuer un nombre important d'allers-retours. Par ailleurs, les optiques fonctionnant dans ce domaine de longueur d'onde (optique en incidence rasante, miroirs multicouches) sont d'un emploi délicat.

Pour résoudre la première difficulté, on utilise des milieux à gain possédant de très grandes densités d'énergie :

L'absence de cavité est contournée en faisant fonctionner ces lasers en régime d'amplification de l'émission spontanée (ASE Amplified spontaneous Emission) ou en régime injecté.

  • Amplification de l'émission spontanée. Les émissions spontanées, aléatoires, émises au début du milieu à gain sont amplifiées en un seul passage dans ce dernier. Pour obtenir un rayonnement X intense, on utilise des milieux à gain très longs (XFEL) où possédant un gain très élevé (lasers à plasma). Le rayonnement émis dans ce régime ASE est toutefois spatialement incohérent. La grande longueur du milieu à gain permet toutefois de filtrer spatialement le rayonnement pour obtenir des faisceaux cohérents et peu divergents comme dans un laser classique.
  • Fonctionnement en mode injecté. Un rayonnement X spatialement cohérent mais de faible intensité est injecté à l'entrée du milieu à gain afin d'être amplifié. Cette "graine" de rayonnement cohérent doit toutefois avoir une intensité supérieure à l'émission spontanée. Ce rayonnement X "parfait" initial peut être, par exemple, une harmonique d'ordre élevé d'un laser "classique" intense.

Les lasers X à électrons libres[modifier | modifier le code]

Figure 1: Principe de fonctionnement d'un laser X à électrons libres

De grands projets de laser à électrons libres viennent[Quand ?] d'entrer en service (FLASH[1] à DESY, Hambourg ou le LCLS[2] au SLAC, Menlo Park) ou sont en cours[Quand ?] de développement (Arc-en-Ciel en France ou XFEL à DESY).

Grâce à leurs courtes durées d'impulsions (femtoseconde) et leur courte longueur d'onde, les lasers X à électrons libres permettraient de « filmer » le comportement de molécules uniques lors de réactions physico-chimiques ou biologiques.

Le principe de fonctionnement des lasers à électrons libres, schématisé sur la Figure 1, peut être décomposé en quatre étapes:

  1. Accélération ultra-relativiste[Quoi ?] d'un paquet d'électrons
  2. Rayonnement synchrotron émis dans l'onduleur
  3. Amplification de l'émission spontanée le long de l'onduleur
  4. Saturation de l'amplification à la sortie de l'onduleur

Les lasers X à plasma[modifier | modifier le code]

Quelques réalisations[modifier | modifier le code]

La totalité[Quand ?] des lasers X à plasma opérationnels reposent sur le schéma de pompage collisionnel[Quoi ?]

Installations et applications[modifier | modifier le code]

Plusieurs installations lasers X à plasma fonctionnent actuellement[Quand ?] dans le monde: le PALS à Prague, le laser COMET au LLNL aux États-Unis, le laser APR au Japon et la plateforme LASERIX au Laboratoire de physique des deux infinis Irène Joliot-Curie situé à Orsay (Essonne).

La plateforme européenne XFEL inaugurée en Allemagne en 2017 détient le record de performance de 27000 flashs par seconde jusqu'en septembre 2023. Depuis cette date, c'est le laser LCLS-II de l'Université de Standford qui le détient avec près d'un million de flashs par seconde[3].

Références[modifier | modifier le code]

  1. (en) Chapman H; Ullrich J; Rost J M, « Intense X-ray science: the first 5 years of FLASH », J. Phys. B: At. Mol. Opt. Phys., vol. 43, no 19,‎ , p. 190201 (DOI 10.1088/0953-4075/43/19/190201, lire en ligne)
  2. (en) Emma P et al, « First lasing and operation of an ångstrom-wavelength free-electron laser », Nature Photonics, vol. 4,‎ , p. 641-647 (DOI 10.1038/nphoton.2010.176, lire en ligne)
  3. « Le laser à rayons X qui bat tous les records », Sciences et Avenir - La Recherche,‎ , p. 16

Voir aussi[modifier | modifier le code]