La Pluie d'été

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La Pluie d'été
Auteur Marguerite Duras
Pays France
Genre Roman
Éditeur P.O.L
Collection Fiction
Date de parution
Nombre de pages 151
ISBN 2867441773

La Pluie d'été est un roman de Marguerite Duras paru le aux éditions P.O.L.

Historique[modifier | modifier le code]

La Pluie d'été est une réécriture d'un conte pour enfant, Ah ! Ernesto, rédigé dans les années 1970 par Marguerite Duras. Le roman est aussi inspiré des Enfants, film réalisé en 1985 par Marguerite Duras, Jean Mascolo et Jean-Marc Turine.

Résumé[modifier | modifier le code]

La Pluie d'été raconte l'histoire d'une famille d'immigrants vivant à Vitry-sur-Seine, près de Paris. Le père et la mère se rencontrent en France, lui venant d'Italie, elle de Russie (bien que son origine précise -ainsi que son nom- reste flou tout le long du roman). Ils sont présentés comme des gens simples, chômeurs vivants grâce aux aides de la municipalité, qui leur fournit notamment des vêtements, et leur maison -qui sera appelée "la Casa". Ils ont sept enfants, et l'on apprend qu'ils en conçoivent un chaque année.

L'histoire est principalement centrée autour des deux enfants les plus âgés, Jeanne -la cadette, qui a entre 11 et 17 ans- et Ernesto -l'aîné et le personnage principal, qui a entre 12 et 20 ans.

Tout commence avec un livre trouvé par les enfants -il s'agit de l'Ecclésiaste, livre qu'Ernesto, bien qu'analphabète, parvient à lire. De fait, il est conduit chez l'instituteur de Vitry-sur-Seine, qui demande que les deux enfants les plus âgés soient scolarisés. Ils n'y resteront que peu de temps: dix jours plus tard, Ernesto rentre chez lui en déclarant ne plus vouloir retourner à l'école. La raison avancée est la phrase autour de laquelle tourne le roman: "Je ne veux pas retourner à l'école, parce qu'on m'apprend des choses que je ne sais pas."[1] L'histoire devient alors plus sombre, et surtout plus mélancolique: Ernesto devient obsédé par la connaissance, la mort, et l'amour incestueux qu'il porte envers sa sœur. Il lit des passages de l'Ecclésiaste à sa famille, partageant sa découverte de la vanité, concept qui le torturera également. Il se découvre être un génie, capable d'accumuler les savoirs en très peu de temps. À force d'apprendre, il finit par acquérir tout le savoir existant: cela ne lui suffit pas, lui pour qui tout ça "n'est pas la peine"[2]. Il trouvera finalement le salut par ce qu'il décrit comme: "l'inexplicable: la musique, par exemple". Dans une discussion avec son instituteur, un Ernesto soulagé explique qu'il n'est pas grave d'avoir accumulé tant de savoir, et de ne plus rien avoir à apprendre, puisqu'il lui reste cet inexplicable. Il devient alors populaire: à tel point qu'un journaliste vient l'interroger à Vitry, et qu'il est connu dans la France entière comme ce garçon à la si belle phrase que personne ne comprend. L'histoire se termine par le départ d'Ernesto et Jeanne, chacun de leur côté. Les parents s'en laissent mourir, et l'instituteur adopte le reste de la fratrie. Il est important de noter que la pluie d'été, bien que linéaire, ne s'attarde pas que sur Ernesto: le reste de la famille est également présenté plus en détail, avec un accent sur la mère, au passé mystérieux. On lui découvre notamment un amant de sa jeunesse qu'elle ne parvient pas à oublier, du temps où elle vivait en Russie. Au père, on découvre surtout un amour inconditionnel pour la mère et ses enfants, ainsi qu'une peur terrible du départ de sa femme -peur justifiée, puisque ce besoin de tout abandonner est profondément ancré dans le personnage de la mère[3].

Éditions[modifier | modifier le code]

Adaptation au théâtre[modifier | modifier le code]

Références[modifier | modifier le code]

  1. Marguerite Duras, La pluie d'été, Paris, Gallimard, , 149 p. (ISBN 978-2-07-038705-2), p. 22
  2. Marguerite Duras, La pluie d'été, Paris, Gallimard, , 149 p. (ISBN 978-2-07-038705-2), p. 36-38/55
  3. Marguerite Duras, La pluie d'été, Paris, Gallimard, , 149 p. (ISBN 978-2-07-038705-2)