Gustave Gautherot

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Gustave Gautherot
Fonction
Sénateur de la Troisième République
Loire-Atlantique
-
Biographie
Naissance
Décès
Nom de naissance
Joseph Marie Gustave GautherotVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Domiciles
Activités
Père
Just Gautherot (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
Parti politique
Grade militaire
Taille
1,78 mVoir et modifier les données sur Wikidata
Cheveux
Cheveux chatains clairs (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Yeux
Distinctions

Gustave Gautherot, né le à Pierrefontaine-les-Varans (Doubs) et mort le dans le 6e arrondissement de Paris[1], est un enseignant et homme politique français. Docteur ès lettres et professeur d'histoire à l'Institut catholique, il est l'auteur de divers ouvrages consacrés à des sujets historiques et politiques.

Biographie[modifier | modifier le code]

Gustave Gautherot est né à Pierrefontaine-les-Varans. Licencié en droit, il est reçu docteur ès lettres en 1907 avec sa thèse consacrée à la Révolution française dans l'ancien évêché de Bâle. Il consacra l'essentiel de ses travaux à la Révolution française, dans une optique royaliste et catholique, à une époque où l'école radicale, menée par Alphonse Aulard, exerçait son monopole à l'Université. En 1908, l'Académie française couronne son ouvrage La Démocratie révolutionnaire, mais cela ne suffit pas à lui permettre de sortir d'une certaine marginalité. Il milite dans les rangs des mouvements combattant la franc-maçonnerie, aux côtés de Copin-Albancelli[2]. Mobilisé pendant la Première Guerre mondiale, il est blessé par des éclats d'obus le dans le secteur de la Tête à Vache. Après la guerre, il collabore à la Revue internationale des sociétés secrètes (RIIS) et devient le correspondant français de l'Entente internationale anticommuniste. Et également correspondant, comme codirecteur et rédacteur du périodique L’Orient, fondé à Beyrouth en 1924, étant un ancien officier au Détachement français de Palestine-Syrie. Il publie La Revue antibolchévique, qui change de titre pour devenir La Vague rouge (1926-1932), cette dernière un temps financée par Ernest Mercier, fondateur du Redressement français. À partir d'une documentation puisée dans la presse et les revues communistes, Gautherot élabore toute une série d'ouvrages visant à fournir des informations fiables sur l'idéologie, la stratégie et les méthodes communistes.

Le , il survola Paris en avion pour lancer un tract anticommuniste : « L'araignée bolchéviste tisse à travers le monde ses toiles perfides. [...] En Russie [...], elle a massacré des millions d'ouvriers et de paysans ; elle a réduit un vaste empire à la misère et au plus brutal des esclavages. »

Il s'engage aussi sur le terrain électoral et sera élu sénateur de la Loire-Inférieure, en 1932, et réélu en 1933.

Ayant voté les pleins pouvoirs au maréchal Pétain en , et après avoir exercé ses fonctions de sénateur jusqu'en , alors que la France collabore avec les nazis, il est déclaré inéligible à la Libération. Après la Seconde Guerre mondiale, il continue d'écrire contre ce qu'il considère comme un « complot communiste » avec l'ouvrage Derrière le rideau de fer. La vague rouge déferle sur l'Europe (1946).

Publications[modifier | modifier le code]

  • Les Relations franco-helvétiques de 1789 à 1792, d'après les archives du ministère des Affaires étrangères. Thèse présentée à la Faculté des lettres de l'Université de Besançon, Paris, H. Champion, 1907, In-8°, 133 p.
  • La Révolution française dans l'ancien évêché de Bâle, Thèse présentée à la Faculté des lettres de l'Université de Besançon, Paris, H. Champion, 1907, 2 vol. in-8° - Prix Thérouanne de l'Académie française en 1909
  • L'Échange des otages. Thiers et Mgr Darboy, Paris, Plon-Nourrit, 1910, In-16, 255 p
  • La Question de la langue auxiliaire internationale, Hachette, 1910, In-16, 319 p.
  • L'Assemblée constituante : le philosophisme révolutionnaire en action, Paris, Beauchesne, 1911, In-16, 540 p.
  • La Démocratie révolutionnaire. De la Constituante à la Convention, Beauchesne, 1912, In-16, 438 p.
  • Le Vandalisme jacobin. Destructions administratives d'archives, d'objets d'art, de monuments religieux à l'époque révolutionnaire, Paris, G. Beauchesne, 1914. In-16, 368 p.
  • L'agonie de Marie-Antoinette, Tours, 1914
  • L'Épopée vendéenne (1789-1796), Tours, A. Mame et fils, in-8o, 560 p., Prix Marcelin Guérin de l'Académie française en 1914
  • Un demi-siècle de défense nationale et religieuse. Émile Keller (1828-1909), Évreux, impr. Ch. Hérissey ; Paris, impr.-libr.-éditeurs Plon-Nourrit et Cie, 1922, in-8o, 431 p.
  • Le Général Sarrail, haut-commissaire en Syrie, Paris, éditions Spes, 17, 1925, in-8o, 36 p.
  • Le Monde communiste, Paris, éditions Spes, 1925, in-8o, 260 p. Prix Fabien de l'Académie française en 1926
  • Un gentilhomme de grand chemin. Le Maréchal de Bourmont (1773-1846), d'après ses papiers inédits, Paris, Presses universitaires de France, 1926, 478 p.
  • Les Suppliciées de la Terreur, Paris, Perrin et Cie, 1926, In-16, 328 p.
  • La conquête d'Alger, 1830 : d'après les papiers inédits du maréchal de Bourmont, commandant en chef de l'expédition (préface de Louis Bertrand, de l'Académie française), Paris-Lille, impr. A. Taffin-Lefort, 1927
  • . Histoire politique des massacres, Paris, Gabriel Beauchesne, 1927, In-16, 176 p.
  • Le bolchevisme aux colonies et l'impérialisme rouge, Librairie de la revue française, 1930
  • Le Communisme contre les paysans. Application du Plan quinquennal à l'agriculture, Paris, édition de la Vague rouge, 1931. In-16, 48 p.
  • Le Complot communiste devant le Sénat (). Discours de MM. Gautherot, Léon Blum, Clamamus. Quelques commentaires, Fontenay-aux-Roses, impr. Louis Bellenand et fils, 1937, in-8o, 94 p.
  • Guide pratique de la famille, Paris, G. Durassié, 1941. in-8o, 175 p.
  • Derrière le rideau de fer, la vague rouge déferle sur l'Europe, Paris, Messageries Hachette (Impr. S.I.P.N.O.R.), 1946. in-8o, 200 p.,

Distinctions[modifier | modifier le code]

Décorations[modifier | modifier le code]

Récompenses[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Transcription de son acte de décès dans Base Léonore
  2. Michel Jarrige, L'Antimaçonnerie en France à la Belle époque : personnalités, mentalités, structures et modes d'action des organisations antimaçonniques, 1889-1914, Milan, Archè, 2006, p.  373.

Annexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Emmanuel Kreis, Les puissances de l'ombre, CNRS éditions, 2008, p. 207-215
  • Sophie Cœuré, La grande lueur à l'Est : les Français et l'Union soviétique, 1917-1939, Seuil, 1999
  • Stéphanie Roulin, Un credo anticommuniste : la commission Pro Deo de l'Entente internationale anticommuniste ou la dimension religieuse d'un combat politique (1924-1945), Publications universitaires romandes, 2010
  • « Gustave Gautherot », dans le Dictionnaire des parlementaires français (1889-1940), sous la direction de Jean Jolly, PUF, 1960 [détail de l’édition]

Liens externes[modifier | modifier le code]

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