Georges Calzant

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Georges Calzant
Fonctions
Secrétaire général des Camelots du Roi
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Vice-président des Étudiants d'Action française
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Secrétaire général des Étudiants d'Action française
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Biographie
Naissance
Décès
Sépulture
Nationalité
Activités
Conjoint
Marguerite Lemoine
Autres informations
Parti politique
Distinction
Archives conservées par
Vue de la sépulture.

Georges Calzant, né le à Saint-Martin-le-Beau et mort le à Issy-les-Moulineaux, est un avocat, journaliste et militant royaliste de l'Action française.

Biographie[modifier | modifier le code]

Jeunesse[modifier | modifier le code]

Il est le fils de deux instituteurs, Ernest Calzant et Héloïse Gatien. C'est Pierre de Cossé Brissac, camarade de classe de Georges Calzant au lycée Descartes à Tours, qui lui fait découvrir L'Action française[2]. Après des études au lycée de Tours, Georges Calzant s'engage le 2 août 1914[3],[4]. Il est décoré de la croix de guerre et sort blessé du conflit.

Les débuts à l'Action française[modifier | modifier le code]

Après la Première Guerre mondiale, il obtient une licence de droit, un diplôme d’études supérieures économiques et sort diplômé de l’École libre des sciences politiques[5]. Il s'inscrit au barreau en 1921.

En mars 1920, il s'engage à la Fédération nationale des étudiants d'Action française et en devient le secrétaire perpétuel en 1924.

L'entre-deux-guerres[modifier | modifier le code]

Lors de l'affaire Scelle en 1925, il mène la campagne d'agitation contre le professeur de droit international public à la Faculté de droit de Paris. La grève des étudiants conduite par Georges Calzant entraîne la démission du professeur le 11 avril 1925[5].

Le 23 février 1926, Georges Calzant et une dizaine d'étudiants d'Action française provoquent une bagarre générale lors d'un discours de Georges Scelle à une réunion de la Ligue d'action universitaire républicaine et socialiste. Pierre Mendès-France est blessé en tentant d'opposer résistance aux royalistes[6]. Fin 1926 au moment de la condamnation de l'Action française par la papauté, Georges Calzant adresse une lettre au pape Pie XI au nom de la Fédération nationale des étudiants d'Action française.

Lors de l'expédition punitive menée par les membres du Faisceau le 14 novembre 1926 aux locaux de l'Action française, Georges Calzant est présent sur les lieux et repousse les assaillants à coup de revolver[4].

À partir de 1931, Georges Calzant travaille de pair avec Marie de Roux sur plusieurs procès concernant l'Action française.

Le 27 novembre 1931, Georges Calzant est expulsé par les gardes républicains tandis qu'il perturbait une réunion pacifiste de Louise Weiss au Trocadéro avec les Camelots du Roi[4].

Manifestation contre le paiement des dettes à l'Amérique organisée par les Camelots du Roi le 12 décembre 1932.

Le 12 décembre 1932, Georges Calzant est arrêté avec Maurice Pujo, Lucien Lacour, Jacques Renouvin, Pierre Joly, Maxime Real del Sarte et Robert Bourin à la suite d'affrontements avec les forces de l'ordre au cours d'une manifestation contre le paiement des dettes à l'Amérique[7],[8].

Georges Calzant s'est imposé comme un des principaux cadres de l'Action française au début du second tiers des années 1930[5],[4]. Il fut l'un des collaborateurs du quotidien du mouvement L'Action française et le secrétaire général de la Fédération nationale des Camelots du Roi de 1932 à 1936[5]. À l'évidence, l'individu prenait plus d'intérêt au combat politique qu'à son métier d'avocat. Prisonnier de son engagement, Calzant jouissait d'une réputation médiocre au Palais de justice de Paris « et son influence ne dépassait pas les limites d’une petite bande »[5]. Son tempérament exaspérait certains militants notamment Jacques Renouvin qui l'aurait un jour traité de « bon à rien »[5].

Après l'émeute du 6 février 1934, il est accusé d'immobilisme de même que Maurras. Lucien Rebatet, ancien militant de l'Action française, ne ménage pas ses mots à son égard :

« Georges Calzant, odieux butor, s'était vu quinze ans auparavant confier le Quartier latin alors qu'on y comptait quinze mille monarchistes. Ses grossièretés, ses bourdes, ses mouchardages avaient si bien fait qu'à la veille de la guerre on ne connaissait pas cent étudiants qui restassent vraiment dévoués à notre pavillon. Calzant n'en demeurait pas moins inamovible, couvert en toutes circonstances par Maurras, consulté, approuvé, entretenu grassement par cinq ou six caisses de la maison. »[9]

— Lucien Rebatet

En septembre 1934, il participe à l'organisation de la croisière du Campana en mer de Sicile à bord duquel s'embarque le Comte de Paris[4]. En 1935, il accompagne Charles Maurras en visite en Algérie.

Le 9 décembre 1935, quatre-vingt-dix-sept Camelots du Roi de la 17e équipe du XVIe arrondissement de Paris adressent un Mémoire sur l'immobilisme à Maurice Pujo, Georges Calzant et Maxime Real del Sarte les accusant de laisser le mouvement péricliter[4],[10].

L'Occupation[modifier | modifier le code]

Lors de la débandade de 1940, Georges Calzant quitte Paris en même temps que le gouvernement et se réfugie à Limoges. Durant l'Occupation allemande, il se réfugie à Lyon avec Charles Maurras et l'équipe du journal, qui défend le régime de Vichy. Il y publie de violents articles antisémites[4].

D'après André Lavagne, Georges Calzant aurait servi d'intermédiaire entre le maréchal Pétain et Charles Maurras pour échanger leurs opinions. Calzant aurait ainsi fait part de l'hostilité de Maurras envers Pierre Laval et de la politique européenne nazie mais aussi de son rejet de la Milice comme police supplétive des Allemands. Ce rôle de rapporteur aurait motivé son arrestation ainsi que celle de Maurice Pujo par la Gestapo le 20 juin 1944. Les deux hommes sont emprisonnés à la prison de Montluc jusqu'au 10 juillet[4],[11],[12].

Après guerre[modifier | modifier le code]

L'Action française étant dissoute à la Libération pour collaboration, Calzant fonde le Aspects de la France, un hebdomadaire ayant pour objectif de défendre l'orthodoxie maurrassienne et de renouer avec le projet monarchiste des membres fondateurs de l'Action française.

C'est également lui qui fonda et dirigea pendant quinze ans les Cahiers Charles Maurras. Cette revue trimestrielle eut de nombreux collaborateurs et, entre 1960 et 1978, 68 numéros.

Il meurt le 28 juin 1962 à la maison de santé chirurgicale d'Issy-les-Moulineaux.

Vie privée[modifier | modifier le code]

Georges Calzant s'est marié le 16 octobre 1929 avec le peintre Marguerite Lemoine.

Distinctions[modifier | modifier le code]

Archives[modifier | modifier le code]

Des papiers personnels de Georges Calzant sont conservés aux Archives nationales, à Pierrefitte-sur-Seine, sous la cote 596AP : Inventaire du fonds

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. « https://www.siv.archives-nationales.culture.gouv.fr/siv/POG/FRAN_POG_05/p-2a3590cf5-ajy12044n8rx »
  2. Duc de Brissac, En d'autres temps, Grasset, (ISBN 978-2-246-79850-7, lire en ligne)
  3. « Matricule no 2145 (vue 292/325) de Georges Marie Ernest Calzant du registre des matricules n°2001-2160 de la classe de 1917 de la subdivision de Tours », sur archives.touraine.fr (consulté le )
  4. a b c d e f g et h Thomas Roman, « Georges Calzant (1897-1962) », dans Lettres à Charles Maurras : Amitiés politiques, lettres autographes, 1898-1952, Presses universitaires du Septentrion, coll. « Histoire et civilisations », (ISBN 978-2-7574-2124-6, lire en ligne), p. 159–177
  5. a b c d e et f Gilles Le Béguec, « Le monde des barreaux et l’Action française », dans L’Action française : culture, société, politique, Presses universitaires du Septentrion, coll. « Histoire et civilisations », (ISBN 978-2-7574-2123-9, lire en ligne), p. 101–111
  6. Jean-François Sirinelli, Génération intellectuelle: Khâgneux et Normaliens dans l'entre-deux-guerres, Fayard, (ISBN 978-2-213-65368-6, lire en ligne)
  7. Julien Green, Journal intégral - Tome 1: 1919-1940, Groupe Robert Laffont, (ISBN 978-2-221-24592-7, lire en ligne)
  8. Francois-marin Fleutot, A l'aube de la résistance - Automne 1940. Ils ont dit "NON" les premiers, Editions du Cerf, (ISBN 978-2-204-14129-1, lire en ligne)
  9. Lucien Rebatet, "Le Dossier Rebatet", Paris, Robert Laffont, collection Bouquins, 2015
  10. Anne-Catherine Schmidt-Trimborn, La Ligue d'Action Française (1905-1936) : Organisations, Lieux et Pratiques Militantes, Université de Lorraine, (lire en ligne), p. 793
  11. Stéphane Giocanti, Charles Maurras : le chaos et l'ordre, Flammarion, (ISBN 978-2-08-127389-4, lire en ligne)
  12. « PUJO Maurice », sur archives.rhone.fr (consulté le )

Liens externes[modifier | modifier le code]