Gamma Geminorum

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
γ Geminorum A
Alhéna
Données d'observation
(époque J2000)
Ascension droite 06h 37m 42,711s[1]
Déclinaison +16° 23′ 57,41″[1]
Constellation Gémeaux
Magnitude apparente 1,93[2]

Localisation dans la constellation : Gémeaux

(Voir situation dans la constellation : Gémeaux)
Caractéristiques
Type spectral A1,5 IV+[3]
Indice U-B +0,04[2]
Indice B-V 0,00[2]
Indice R-I −0,01[2]
Astrométrie
Vitesse radiale −12,63 ± 0,02 km/s[4]
Mouvement propre μα = +13,81 mas/a[1]
μδ = −54,96 mas/a[1]
Parallaxe 29,84 ± 2,23 mas[1]
Distance 109 ± 8 al
(34 ± 3 pc)
Magnitude absolue −0,68[5]
Caractéristiques physiques
Masse 2,8 M
Rayon 4,4 R
Luminosité 160 L
Température ~9 500 K
Métallicité ~1 fois celle du Soleil
Rotation 32 km/s
Composants stellaires
Composants stellaires γ Gem Aa, γ Gem Ab
Orbite
Compagnon γ Gem Ab[6]
Excentricité (e) 0,893 3 ± 0,001 3
Période (P) 4 614,51 j
Argument du périastre (ω) 312,60 ± 0,60°
Époque du périastre (τ) 244 399,13 ± 0,77 JJ
Demi-amplitude (K1) 11,881 ± 0,068 km/s

Désignations

Alhéna, γ Gem, 24 Gem, BD+16°1223, FK5 251, HD 47105, HIP 31681, HR 2421, SAO 96912, WDS J06377 +1624Aa,Ab[7]

Gamma Geminorum (γ Geminorum / γ Gem) est la troisième étoile la plus brillante de la constellation des Gémeaux. Son nom le plus fréquent est Alhéna. Sa magnitude apparente est de +1,93[2] et elle est située à environ 109 années-lumière de la Terre. Il s'agit d'une étoile binaire composée d'une étoile sous-géante blanche et, probablement, d'une naine jaune.

Nomenclature[modifier | modifier le code]

γ Geminorum, latinisé Gamma Geminorum, est la désignation de Bayer de l'étoile. Elle porte également la désignation de Flamsteed de 24 Geminorum[7].

Alhena dans sa forme internationale, ou Alhéna en français, est le nom propre de l'étoile aujourd'hui retenu par l'Union astronomique internationale (UAI)[8]. Ce nom fut introduit par Giuseppe Piazzi en 1814[9], à partir de la transcription AlHen’a, donnée par Thomas Hyde en 1665 dans sa traduction du سلطانی Zīğ-i Sulṭānī ou « Tables sultaniennes » d’Uluġ Bēg de 1437[10]. Il s’agit de l'arabe الهنعة al-Hanᶜa, « la Marque [au fer rouge faite sur le cou du chameau] », qui est le nom de la VIe des Manāzil al-qamar ou « stations lunaires », constituée par le couple γ et ξ Gem.

Cette étoile porte d'autres noms empruntés à l'arabe. Le premier est Almeisan, qui vient de الميسان al-Maysān, terme qui se rapporte au départ à une personne « qui marche avec fierté et élégance, c’est-à-dire en se balançant », et qui, avant de s’appliquer à toute étoile qui brille d’un vif éclat, est « la Brillante » du couple γ et ξ Gem, soit γ Gem, comme le note Thomas Hyde (1665) à partir d’al-Fīrūzabādī[11], ce qui est repris par Richard Allen en 1899[12],[13].

Un autre nom, plus rare, est Nir al-Henat. Il vient de l’arabe نيّر الهنعة Nayyir al-Hanᶜa, littéralement « la Brillante d'Alhena », que l’on rencontre dans les catalogues tardifs[14]. C’est grâce à la transcription effectuée par Edward Ball Knobel en 1895, soit précisément Nir al-Henat, à partir du catalogue de l’astronome égyptien Al Achsasi Al Mouakket (en) al-Aḫsāsī al-Muwaqqit (XVIIe siècle), Durrāt al-muḍiyya fī ’l-ᶜamal al-šamsiyya ou « Perles de brillance de l’activité solaire »[15], qui donne pour cette étoile نيّر الهنعة Nayyir al-Hanᶜa. ce nom, absent chez Richard Allen, figure pourtant dans divers catalogues contemporains.

Propriétés[modifier | modifier le code]

Bien qu'apparaissant comme une seule étoile à l'œil nu, Alhena est en fait une binaire spectroscopique avec une longue période orbitale de 12,6 ans (4 615 jours) et une excentricité élevée de 0,89[6]. Sa composante visible est une étoile sous-géante blanche de type spectral A1,5 IV+[3]. Son compagnon, nettement moins lumineux, est probablement une naine jaune de type spectral G[16]. D'après la mesure de sa parallaxe annuelle par le satellite Hipparcos, le système est situé à environ ∼ 109 a.l. (∼ 33,4 pc) du système solaire[1]. Il s'en rapproche à une vitesse radiale héliocentrique de −12,6 km/s[4].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b c d e et f (en) F. van Leeuwen, « Validation of the new Hipparcos reduction », Astronomy & Astrophysics, vol. 474, no 2,‎ , p. 653–664 (DOI 10.1051/0004-6361:20078357, Bibcode 2007A&A...474..653V, arXiv 0708.1752)
  2. a b c d et e (en) D. Hoffleit et W. H. Warren, « Bright Star Catalogue, 5e éd. », Catalogue de données en ligne VizieR : V/50. Publié à l'origine dans : 1964BS....C......0H, vol. 5050,‎ (Bibcode 1995yCat.5050....0H)
  3. a et b (en) R. O. Gray et al., « Contributions to the Nearby Stars (NStars) Project: Spectroscopy of Stars Earlier than M0 within 40 Parsecs: The Northern Sample. I. », The Astronomical Journal, vol. 126, no 4,‎ , p. 2048-2059 (DOI 10.1086/378365, Bibcode 2003AJ....126.2048G, arXiv astro-ph/0308182)
  4. a et b (en) D. Pourbaix et al., « SB9: The ninth catalogue of spectroscopic binary orbits », Astronomy & Astrophysics, vol. 424,‎ , p. 727-732 (DOI 10.1051/0004-6361:20041213, Bibcode 2004A&A...424..727P, arXiv astro-ph/0406573)
  5. (en) E. Anderson et Ch. Francis, « XHIP: An extended Hipparcos compilation », Astronomy Letters, vol. 38, no 5,‎ , p. 331 (DOI 10.1134/S1063773712050015, Bibcode 2012AstL...38..331A, arXiv 1108.4971)
  6. a et b (en) H. Lehmann et al., « The spectroscopic binaries 21 Her and gamma Gem », Astronomy & Astrophysics, vol. 383, no 2,‎ , p. 558–567 (DOI 10.1051/0004-6361:20011746 Accès libre, Bibcode 2002A&A...383..558L)
  7. a et b (en) * gam Gem -- Spectroscopic binary sur la base de données Simbad du Centre de données astronomiques de Strasbourg.
  8. (en) « Table 1: Star Names Approved by WGSN as of 20 July 2016 », Bulletin of the IAU Working Group on Star Names, no 1,‎ (lire en ligne [PDF], consulté le ).
  9. Giuseppe Piazzi, Præcipuarum stellarum inerrantium positiones mediæ ineunte sæculo XIX : ex observationibus habitis in specola Panormitana ab anno 1792 ad annum 1813, éd. Panermi : ex regia typ. militari, 1814, p. 45.
  10. (la) Thomas Hyde, « Tabulae Long. ac Lat. Stellarum Fixarum ex Observatione Ulugh Beighi, Tamerlanis Magni Nepotis, Oxonii : Henry Hall, 1665, Commentarii, p. 35. »
  11. Thomas Hyde, op. cit., p. 46
  12. Richard Hinkley Allen, Star-names and their meaning, New York & al., G. E. Stechert, 1899, réed. st. Star Names, Their Lore an Meaning, New-York: Dover Publications, 1963, p. 234.
  13. Voir Roland Laffitte, Héritages arabes. Des noms arabes pour les étoiles, Paris : Geuthner, 2005, p. 102
  14. voir, à titre d’exemple le « Catalogue d’al-Tīzīnī (traduction) », in Roland Laffitte, Le ciel des Arabes. Apport de l’uranographie arabe, Paris : Geuthner, 2012, p. 178.
  15. (en) Edward Ball Knobel, « « On a Catalogue of Stars in the Calendarium of Mohammed Al Achsasi Al Mouakket », in Monthly Notices of the Royal Astronomical Society, vol. LV.8, June 1895, p. 433. »
  16. (en) Francis C. Fekel et Jocelyn Tomkin, « The Spectroscopic Orbit of Gamma Geminorum and a Search for its Secondary », The Astronomical Journal, vol. 106,‎ , p. 1156 (DOI 10.1086/116714 Accès libre, Bibcode 1993AJ....106.1156F)

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]