Centana

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Le mot latin centana (en français centaine) désigne une division territoriale d'origine mérovingienne, circonscription à la fois judiciaire et administrative d'origine germanique.

Historique[modifier | modifier le code]

Au Haut Moyen Âge, à l'époque mérovingienne, une nouvelle division administrative, la « centaine » apparut. Cette centaine était une subdivision du pays, ou pagus. La centaine était dirigée par un centenier. Ses fonctions sont judiciaires et administratives. Elles sont probablement les mêmes que celles d'un tunginus qui est cité dans la Loi salique qui cite un fonctionnaire subalterne tunginus aut centenarius[1]. Cependant Grégoire de Tours ne cite pas ces fonctionnaires subalternes dans l’Histoire des Francs. Le décret de Clotaire II pris en 595 réorganise la justice à partir des centaines[2]. De même, Childebert II prend un décret après le plaid des calendes de mars 596 pour organiser la justice dans son royaume avec des centeniers[3].

Elle correspondrait aux hundaris germaniques.

Dans les textes carolingiens, la centaine est encore évoquée comme subdivision administrative du comté, au côté du vicaire. La centaine est alors dirigée par un centenarius, un centurio ou un hunno (dans les territoires germaniques de l'empire). Les fonctions juridiques du centenier correspondent à la surveillance du territoire, le prélèvement de certaines taxes, le contrôle des poids et mesures et l'exécution des criminels[4].

Plus tardivement, cette subdivision du pagus n'est plus évoquée ; par contre, ce même pagus, à la base du comté, pouvait encore être subdivisé en ban (banum).

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Jean-Marie Pardessus, « Section IV- Du tribunal du tunginus aut centenarius », dans Loi Salique, ou, Recueil contenant les anciennes rédactions de cette loi et le texte connu sous le nom de Lex emendata, Paris, Imprimerie royale, (lire en ligne), p. 579-581
  2. Lehuérou2 1843, p. 23-25
  3. Lehuérou1 1843, p. 410-411
  4. Charles-Edmond Perrin, « Sur le sens du mot «Centena» dans les chartes lorraines du Moyen Âge », Archivum Latinitatis Medii Aevi, vol. 5, no 1,‎ , p. 167–198 (DOI 10.3406/alma.1929.2122, lire en ligne, consulté le )

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • [Du Buat-Nançay 1789] Louis-Gabriel Du Buat-Nançay, « Des centeniers », dans Les origines, ou l'ancien gouvernement de la France, de l'Allemagne et de l'Italie, t. 1, La Haye/Paris, chez Letellier libraire, (lire en ligne), p. 443-447
  • [Lehuérou1 1843] Julien-Marie Lehuérou, Histoire des institutions mérovingiennes et du gouvernement des Mérovingiens, t. 1, Paris, Joubert libraire-éditeur, (lire en ligne)
  • [Lehuérou2 1843] Julien-Marie Lehuérou, Histoire des institutions carolingiennes et du gouvernement des Carolingiens, t. 2, Paris, Joubert libraire-éditeur, (lire en ligne)
  • [Jacobs 1861] Alfred Jacobs, « Quelques observations sur la centaine mérovingienne, à propos de la Hundertschaft germanique », Bibliothèque de l'École des chartes, t. 22,‎ , p. 368-373 (lire en ligne)
  • [Lalanne 1872] Ludovic Lalanne, « Centaine, centenier », dans Dictionnaire historique de la France, Paris, Librairie Hachette & Cie (lire en ligne), p. 467

Articles connexes[modifier | modifier le code]